L'ampleur de la question ne permet pas d'y répondre simplement si tant est qu'il y ait une réponse, car la question concerne autant l'aspect philosophique que l'aspect chimique de la vie. Nous constatons que la vie évolue dans le temps en prenant un chemin défini par une infinité de paramètres, ce qui la rend indéfinissable et imprévisible.
Il existe pourtant une définition biologique de la vie :
« un organisme est dit vivant lorsqu'il échange de la matière et de l'énergie avec son environnement en conservant son autonomie, lorsqu'il se reproduit et évolue par sélection naturelle. »
Tous les organismes vivants assurent leur stabilité en réagissant aux changements de leur environnement. La vie a donc une faculté d'adaptation et d'apprentissage.
N'est-ce pas plutôt cela la vie ?
Mais nous constatons aussi en observant les galaxies, les étoiles et les planètes, que la matière est capable de s'auto-organiser sans être pour autant vivante. Cependant, une bonne définition de la vie doit prendre en compte ce concept, c’est à dire, la faculté qu’a la matière à progressivement gravir les échelons de la complexité. Une étude financée par la NASA indique que l'intense bombardement d'astéroïdes qui a eu lieu, il y a près de 4 milliards d'années, n'a pas suffit pour stérilisé la Terre complètement.
L'étude a porté sur un évènement connu sous le nom de la fin des bombardements (Late Heavy Bombardment) ou LHB. Cet évènement s'est produit environ 3,9 milliards d'années et a duré de 20 à 200 millions d'années. Les résultats de leur étude montrent que, alors que les bombardements pourraient avoir généré suffisamment de chaleur pour stériliser la surface de la Terre, la vie microbienne à l'abri dans le sous-sol auraient malgré tout survécu.
Michael H. New, astrobiologiste a déclaré : « Ces résultats sont importants car ils indiquent que si la vie a commencé avant le LHB, avant 4 milliards d'années, elle aurait survécu dans des refuges, puis se serait étendue jusqu'à remplir notre monde. »
La ténacité de la vie n'est-elle pas la preuve qu'elle est présente partout dans l'Univers, attendant patiemment un contexte favorable pour poursuivre son chemin vers la complexité ?
Il est difficile de croire que la vie n'existe que sur Terre. Partout où il y a de l'eau liquide, il y a une possibilité de vie même sous la croute glacée de certaines planètes ou satellites de planètes.
La vie se développe dans des endroits où même l'énergie du soleil ne pénètre pas, nous le constatons dans les abysses de notre planète.
On reconnait la vie que quand on la voit.
Tant que nous n’avons pas découvert une vie extraterrestre, nous sommes effectivement seuls. Prenons en compte les chances que nous avons de découvrir une vie ailleurs. Depuis 1995, les astronomes se sont mis à rechercher les exoplanètes et en ont découvert plusieurs centaines et cela s’accélère.
Les chances de découvrir la vie ailleurs, grandissent chaque jour...
Les conditions physiques sont les mêmes partout dans l'Univers : les galaxies contiennent des étoiles, les étoiles ont des planètes gazeuses ou/et telluriques, les planètes sont constituées d’une infinité d’éléments chimiques comme l’hydrogène, le carbone, l’eau...
Prenons une seule galaxie parmi les milliards de galaxies existantes, la notre, la Voie Lactée.
Dans la Voie Lactée il y a de 100 à 300 milliards d'étoiles ce qui donne un nombre considérable de planètes. Même si les conditions nécessaires à l'émergence de la vie sont difficiles à réunir, le nombre de planètes existantes nous permet de penser qu'il est probable que la vie se soit développée ou se développe ailleurs. Les progrès de l'astronomie vont nous montrer que les sites et les conditions favorables à la vie sont universels et que la chimie du carbone à l'origine de la vie se retrouve partout dans l'Univers.
Nous n'avons aujourd'hui aucune preuve formelle de cette autre vie mais je pense qu'il doit y avoir un grand nombre d'endroits où la vie foisonne, de l'état primaire à l'état avancé comme le « notre » et surement au delà.
Actuellement notre imagination est bloquée par notre vision égocentrique du monde qui nous fait croire que l'humanité est le produit unique et extraordinaire de l'intelligence mais le temps donné à l'évolution est infini.
La vie a besoin de temps pour atteindre la complexité et elle est le résultat d'une pression d'adaptation à l'environnement.
Cette pression fait que les cellules vivantes sont, ce qu'elles sont à un moment donné, c’est à dire le résultat de milliards de phénomènes différents dus au hasard (impacts de météorites, cataclysmes planétaires, explosion de supervolcans, modification de atmosphère, présence de la Lune,...) qui modifient la route de l'évolution vers la complexité.
Ces phénomènes sont de véritables contingences la contingence est la négation de la nécessité. Une proposition est contingente si elle n'est pas nécessaire (elle pourrait être fausse). Situation où l’état d’un système est déterminé par la valeur de paramètres internes et externes indépendants, voire contradictoires. dont la chronologie est quasi impossible à reproduire. En ce sens nous sommes uniques. Ce qui fait dire à certains astronomes que la vie sur Terre est unique et c'est vraisemblable. L'incroyable diversité des formes de vie sur Terre, est le résultat d'évènements si improbables que l'on peut affirmer sans crainte, le caractère unique de la vie sur notre planète.
S'il est sûr qu'elle est unique en apparence, et que nous ne découvrirons pas d'autres « hommes » ailleurs, la vie elle, semble être une force, présente dans l'Univers, comme la force de gravitation, la force électromagnétique, la force nucléaire forte et la force nucléaire faible (voir l'article du Big Bang).
« Je vais recourir à une argumentation indirecte qui est celle des trois fenêtres : la petite, la moyenne et la grande. La petite fenêtre s'ouvre sur la dimension des atomes et des molécules.
Les astronomes ont identifié dans tout l'univers les mêmes atomes que ceux que nous connaissons ici.
Il n'y a pas d'atome présent dans l'espace qui ne soit pas présent sur la Terre, et vice versa.
De même les molécules spatiales - dont certaines ont des structures importantes, jusqu'à 115 atomes - ne sont pas différentes des molécules terrestres.
Les lois de la physique atomique sont les mêmes partout. La nature se structure de la même façon, que ce soit dans les quasars les plus lointains ou sur cette moquette.
La grande fenêtre s'ouvre, quant à elle, sur la dimension des galaxies et des étoiles, c'est-à-dire l'Univers visible. Tous ces astres se ressemblent.
Certes ils ne sont pas identiques, mais leurs structures, leur évolution sont globalement les mêmes. Là encore, la nature s'organise de la même façon, depuis notre Voie lactée jusqu'aux premières galaxies visibles.
Reste la fenêtre intermédiaire, c'est-à-dire la nôtre, celle des organismes vivants.
C'est une dimension que nous ne pouvons pas voir aujourd'hui en dehors de la Terre. Mais si la nature se structure de la même manière dans la petite et la grande fenêtre, il est plausible qu'elle se structure également de la même façon dans la fenêtre intermédiaire. Mieux : il serait étonnant que la nature, s'étant structurée de la même manière à toutes les échelles, ait laissé un vide au milieu...
Ceux qui ne croient pas à une vie extraterrestre avancent souvent comme argument le paradoxe de Fermi. En 1950, le physicien italien Enrico Fermi posait la question suivante :
s'il existe des êtres vivants partout, et donc des civilisations ayant atteint des niveaux de technologie supérieurs aux nôtres, comment se fait-il que ces extraterrestres ne soient pas venus sur Terre ? »
crédit : Hors série Sciences et Avenir N°158 mai/juin 2009
Kepler, le télescope spatial de plus d'une tonne, est parti en direction de la voie lactée, le 6 mars 2009 à 22H48 heure de Floride, grâce à une fusée Delta II, à la recherche de planètes extrasolaires ou exoplanètes.
Les planètes que le télescope de Kepler va rechercher, sont des planètes de petites tailles comme la Terre, celles que Corot ne peut apercevoir. En mars 2009, les scientifiques annoncent avoir découvert 342 exoplanètes, 289 étoiles avec des planètes et 0 planètes identiques à la taille de la Terre. Les 342 planètes sont des géantes gazeuses pour la plupart, mais aucune dans la zone habitable. C'est pour atteindre cet objectif que les Américains ont lancé la mission Kepler, visant à déterminer s'il y a des planètes habitables en dehors de notre système solaire. Kepler va observer attentivement pendant trois ans et demi, plus de 100 000 étoiles de la Voie lactée, plutôt situées dans les régions du Cygne et de la Lyre. Il devra repérer les planètes en orbite autour d'étoiles identiques à notre Soleil, rocheuses comme notre Terre et de plus positionnées dans la zone habitable, c'est-à-dire ni trop loin ni trop près de son étoile. Kepler embarque un télescope spécialisé de un mètre de diamètre avec un champ de vision de 105 degrés et une définition d'image de 95 millions de pixels.
Ce monstre technologique de la Nasa voit large puisqu'il est muni d'un photomètre pour mesurer la brillance de dizaines de milliers d'étoiles simultanément, afin d'augmenter les chances de découverte par la méthode du transit. Un transit se produit à chaque fois que la planète passe entre son étoile et l'observateur, à ce moment là, la planète occulte un peu de la lumière de l'étoile, produisant un assombrissement périodique détectable. Cette signature est utilisée pour repérer la planète et déterminer sa taille et son orbite.
« La mission Kepler, pour la première fois, va permettre aux humains de notre galaxie de rechercher des planètes de tailles comparables à la Terre ou même plus petites », a déclaré le chercheur principal William Borucki du centre de recherche de la NASA, en Californie.
« Grâce à ses capacités de pointe, Kepler va nous aider à répondre à l'une des questions des plus anciennes de l'histoire de l'homme : Y a-t-il d'autres êtres que nous dans l'univers ? ».
Le télescope spatial Kepler a été lancé par la NASA en mars 2009. Sa mission est de trouver des planètes aux caractéristiques proches de celles de la Terre. Depuis le début de la mission en 2009, les astronomes ont découvert 1235 planètes candidates à la vie, tournant autour de lointaines étoiles. Kepler mène sa quête en observant un très riche champ d’étoiles afin d’y détecter des transits de planètes via la minuscule baisse de luminosité que cette mini-éclipse engendre. Grâce à la troisième loi de Kepler, on déduit, de la période de révolution, la distance qui sépare la planète de son soleil. Cela permet de savoir si la planète se situe dans la zone d’habitabilité de son étoile, ni trop près ni trop loin.
Sur cette spectaculaire illustration, on retrouve les planètes candidates du télescope Kepler. Leurs ombres sont représentées à la même échelle que leurs étoiles.