La bipédie, c’est-à-dire la locomotion sur deux membres postérieurs, est un caractère rare chez les mammifères. Bien que la plupart des mammifères terrestres soient quadrupèdes depuis le Trias (−251 à −199,6 millions d'années), certains groupes ont développé une locomotion bipède. Chez les hominidés, elle devient dominante.
Les premiers primates apparaissent il y a ≈70 millions d’années. Orrorin tugenensis (≈6 Ma) possède un fémur suggérant une marche érigée. Plus tard, Australopithecus afarensis (≈3,6 Ma) présente des caractères de bipédie confirmés par les empreintes fossiles de Laetoli (Tanzanie). Ces empreintes, attribuées à A. afarensis, montrent une marche plantigrade semblable à celle de l’humain moderne.
La bipédie n’est pas une exclusivité humaine. Les oiseaux (descendants des théropodes), certains mammifères (suricates, kangourous, ours) et de nombreux primates (chimpanzés, bonobos, etc.) peuvent l’adopter temporairement. Chez les hominidés, elle devient permanente.
Plusieurs hypothèses cherchent à expliquer l’origine de la bipédie chez les hominidés :
Toutes ces théories restent spéculatives. Les fossiles sont rares et partiels, rendant difficile la reconstruction du scénario évolutif. Il est probable que plusieurs pressions sélectives – écologiques, comportementales, alimentaires – aient conjointement favorisé la bipédie.
La posture verticale est fréquente chez les singes arboricoles, utile pour grimper ou se suspendre. Il est plausible que l’ancêtre commun des hominidés ait conservé cette verticalité en passant au sol. La bipédie humaine serait alors un prolongement terrestre d’une adaptation arboricole.
La bipédie humaine résulte d’une lente transition évolutive. Elle a permis la libération des mains, l’élargissement du régime alimentaire, l’usage d’outils… mais impose aussi des contraintes biomécaniques. Cette évolution complexe illustre l’interaction profonde entre environnement, comportement et anatomie dans l’histoire de l’humanité.