Karl Schwarzschild est l'ainé d'une famille de six enfants. Son père, de religion juive, est un homme d'affaires prospère de Frankfurt.
Le jeune Karl peut ainsi jouir d'une enfance assez aisée et fréquenter des artistes et des musiciens, dès son jeune âge.
Sa curiosité pour les étoiles se manifeste dès ses premières années scolaires, lorsqu'il construit un petit télescope. Témoin de cet intérêt, son père le présente à un ami mathématicien qui a un observatoire privé. Schwarszchild apprend à utiliser un télescope et étudie les mathématiques avancées. À 16 ans, il publie deux articles sur les orbites des étoiles doubles.
En 1891, il entreprend deux ans d'études à l'Université de Strasbourg, où il développe sa maitrise de l'astronomie expérimentale. À 20 ans, il entre à l'Université de Munich et trois ans plus tard, il obtient un doctorat. Pendant ces années, il met au point un interféromètre à fentes multiples lui permettant de mieux séparer des étoiles doubles au télescope. Il est engagé en tant qu'assistant à l'Observatoire Kuffner à Ottakring où il se consacre principalement à la photométrie. Il accomplit alors un travail de pionnier pour améliorer les plaques photographiques et implanter leur utilisation en astronomie. Jusqu'à cette époque, la brillance d'une étoile était évaluée à l'œil.
En 1900, lors d'un congrès, il discute de la possibilité pour l'univers d'avoir une géométrie non euclidienne.
À la même époque, il s'intéresse aussi aux comètes et plus particulièrement au fait que leur queue est toujours orientée de façon opposée au Soleil. Utilisant le principe de pression de radiation, il démontre que le diamètre des particules composant la queue de la comète doit être entre 0,07 µ et 1,5 µ.
En 1907, cet astronome allemand est celui qui défini le premier, ce que l'on appelle aujourd'hui les trous noirs.
Alors qu'il est au front, pendant la première guerre mondiale, il propose une façon surprenante de résoudre les équations de la
Entre deux calculs de trajectoires d'artillerie, Schwarzschild s'aperçoit qu'une énorme quantité de masse comme celle d'une étoile très dense, concentrée dans une toute petite zone, déformerait tant le tissu de l'espace temps que rien, pas même la lumière ne pourrait échapper à son champs gravitationnel.
Pendant plusieurs dizaines d'années les physiciens ont douté des calculs de l'allemand.
Cette idée resta à l'état d'une simple théorie. Mais aujourd'hui les télescopes spatiaux sondent l'espace et découvrent des régions avec un gigantesque champs gravitationnel. La plupart des scientifiques considèrent ces régions comme des trous noirs. La théorie de Schwarzschild semble être devenue réalité.
De cette étude relativiste sur la géométrie de l'espace autour d'une masse ponctuelle, dérive le "rayon de Schwarzschild" qui définit l'horizon ou la frontière d'un trou noir. Cette distance est la distance au-delà de laquelle, ni la lumière, ni la matière ne peut échapper à la force gravitationnelle du trou noir.
Il s'intéresse aussi au transfert d'énergie près de la surface du Soleil, à l'électrodynamique et à l'optique géométrique.
En 1909, on lui offre le prestigieux poste de directeur de l'Observatoire de Postdam.
Toute sa vie, Schwarzschild s'efforce de rendre l'astronomie accessible à tous et de communiquer aux gens son amour pour cette science.
Ainsi, pendant les huit années où il est professeur à Göttingen, son cours d'astronomie populaire connait un tel succès que l'observatoire devient le lieu de rencontre d'une foule de personnes.
Grand amateur de plein air, il est un mordu du ski et d'alpinisme. Passionné du vol en ballon, il met au point un sextant spécialement adapté au vol.
Lorsque la guerre éclate, il s'enrôle comme volontaire. Affecté à l'artillerie, sur le front de Russie, il contracte une maladie incurable et il doit rentrer, en mars 1916.
Karl Schwarzschild meurt à Potsdam, cette même année, le 11 mai 1916.