Le 27 janvier 2012, l’astéroïde 2012 BX34 a survolé la Terre à une distance d’environ 59 000 km, soit à peine 0,15 fois la distance Terre–Lune. Ce petit objet, estimé à seulement 8 à 11 mètres de diamètre, appartient à la catégorie des NEO, et plus précisément des NEA de type Apollo, dont l’orbite croise régulièrement celle de la Terre.
Découvert par le programme Catalina Sky Survey en Arizona, 2012 BX34 a suscité un vif intérêt scientifique car il est passé à l’intérieur même de l’orbite de nombreux satellites géostationnaires. Sa vitesse relative au moment du survol atteignait environ 13,4 km/s, une valeur conforme aux vitesses moyennes des géocroiseurs de petite taille.
N.B. :
Les astéroïdes de type Apollo appartiennent à une classe d’OG dont le demi-grand axe est supérieur à 1 unité astronomique (UA), mais dont le périhélie est inférieur à 1,017 UA. Autrement dit, leur orbite coupe celle de la Terre. Découverte par Karl Reinmuth (1892-1979) en 1932, la famille Apollo constitue aujourd’hui la population la plus nombreuse des NEA, représentant plus de 60 % des géocroiseurs connus.
Les données radar et photométriques recueillies lors de son approche ont permis d’estimer un albédo modéré, suggérant une composition silicatée typique des astéroïdes de type S. L’orbite héliocentrique de 2012 BX34 est caractérisée par une période sidérale de 1,08 an et une excentricité de 0,36. Sa distance périhélique est de 0,68 UA et son aphélie atteint 1,45 UA.
Son passage à proximité de la Terre ne représentait aucun danger d’impact, la probabilité calculée étant inférieure à \(10^{-7}\). Ce type d’approche permet néanmoins de tester la précision des modèles de prévision gravitationnelle et les marges d’erreur liées aux perturbations orbitales.
Les calculs orbitaux reposent sur la loi de la gravitation universelle formulée par Isaac Newton (1643-1727), selon laquelle la force exercée entre deux masses est donnée par : \( F = G \frac{m_1 m_2}{r^2} \)
Dans le cas des astéroïdes géocroiseurs, les perturbations dues à la Terre et à la Lune modifient continuellement les paramètres orbitaux : inclinaison, excentricité et argument du périhélie. Ces variations sont calculées en intégrant numériquement les équations du mouvement avec une résolution temporelle inférieure à une heure, afin de conserver la précision des trajectoires sur plusieurs années.
Avant 2012, seuls quelques astéroïdes de taille comparable avaient été observés aussi près de notre planète, notamment 2008 TC3 et 2011 CQ1. Ce dernier, d’environ 1 mètre de diamètre, détient toujours le record du passage le plus proche, à seulement 5 480 km de la Terre, mais il s’est désintégré dans l’atmosphère. En comparaison, 2012 BX34 est passé beaucoup plus loin, sans subir de freinage atmosphérique ni d’altération mécanique.
Ces observations sont précieuses pour les modèles d’OG car elles permettent d’améliorer les stratégies de détection précoce. La NASA estime que près de 95 % des objets de plus de 1 km sont aujourd’hui catalogués, mais moins de 30 % des astéroïdes de moins de 100 mètres sont suivis régulièrement.
N.B. :
Les observations radar et optiques permettent aujourd’hui de suivre les objets de plus de 10 mètres jusqu’à une distance d’environ 1 million de kilomètres. Les futures missions telles que NEO Surveyor renforceront cette capacité d’ici la prochaine décennie.
Nom de l’astéroïde | Date de passage | Distance minimale (km) | Diamètre estimé (m) | Vitesse relative (km/s) |
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2012 BX34 | 27 janvier 2012 | 59 000 | 8–11 | 13,4 |
2011 CQ1 | 4 février 2011 | 5 480 | 1,2 | 12,7 |
2008 TC3 | 7 octobre 2008 | 0 (impact) | 4,1 | 12,8 |
Source : NASA Center for Near Earth Object Studies (CNEOS) et Jet Propulsion Laboratory (JPL).