Outres les planètes, satellites et astéroïdes, le système solaire héberge des comètes. Les comètes vagabondent au plus profond de l'espace à plusieurs années-lumière du Soleil et de temps en temps l'une d'elles vient nous visiter. Ces petites sphères de glace qui voyagent entre les étoiles, parfois sont capturées par la force gravitationnelle de notre Soleil. Le nombre de comètes capturées qui reviennent périodiquement est de l'ordre de 2 000. On peut dire que les comètes sont de gros cailloux enveloppés de neige sale mélangée à de la poussière, ayant une orbite elliptique extrêmement excentrée autour du Soleil. La comète périodique la plus connue est la comète de Halley qui s'approche du Soleil tous les 76 ans. En 2013 on pourrait bien voir la plus belle et plus brillante comète de l'histoire, d'après les deux astronomes russe et biélorusse, Artyom Novichonok et Vitali Nevski.
Leur découverte faite en septembre 2012 à Kislovodsk en Russie, s'appelle Ison. En octobre 2012, la comète Ison est encore loin de la Terre, au delà de l'orbite de la planète Jupiter dont l'aphélie est à ≈816 millions de km du Soleil. Ce n'est que lorsqu'elle plongera en direction du Soleil que l'on pourra observer la trainée blanche caractéristique des comètes. Lorsqu'une comète s'approche du Soleil, la couche extérieure réchauffée, se vaporise et forme une enveloppe gazeuse (coma). La radiation solaire exerce une pression sur la coma et pousse les particules dans le sens opposé, c'est ainsi que la poussière, le gaz et la vapeur d'eau sont alors trainés par la comète. Il semble que la comète Ison passera très près du Soleil à moins de 1.2 millions de km, elle nous offrira alors un spectacle magnifique pendant des mois.
D'après les astronomes, la comète Ison sera visible du mois de novembre 2013 au mois de janvier 2014, avec un maximum de luminosité le 29 novembre 2013. Début octobre 2013, elle passera très près de Mars et sera peut-être observable par les rovers et les sondes orbitales. Cependant ce voyage cosmique de la comète Ison pourrait bien être son premier et dernier voyage vers le Soleil, car à l'approche du Soleil, compte tenu de sa petite taille, elle pourrait bien disparaitre, selon le scientifique de la Nasa et spécialiste des comètes Karl Battams, "Provenant du nuage d'Oort, cela pourrait bien être sa première rencontre avec le Soleil. Si c'est le cas, elle regorge surement de glaces intactes très volatiles et pourrait bien n'avoir jamais fait face à de véritables contraintes thermiques ou gravitationnelles. Elle pourrait donc très bien exploser et s'évaporer des semaines, voire des mois, avant de frôler le Soleil."
Depuis toujours, les comètes brillent d'un éclat angoissant dans la mémoire de l'humanité car elles ont longtemps fait figure de malheur et de catastrophes. Elles sont aussi annonciatrices de bouleversement. En 2013 l'humanité sera encore en crise économique, Ison pourrait bien enflammer notre imaginaire. Mais pour les scientifiques, ce n'est pas la messagère du malheur, c'est la gardienne du passé, celle qui détient les clés de notre origine.
Les comètes sont de véritables vagabondes du ciel, des messagères du passé qui voyagent comme des icebergs sales essaimant la matière primordiale dans l'espace interplanétaire.
La comète Ison a été observée par des astronomes amateurs russes en septembre 2012 et frôlera le Soleil, à 1,17 million de kilomètres, le 28 novembre 2013. Ison passera si près qu'elle atteindra alors une température de ≈2700°C, selon l'Institut de mécanique céleste (IMCCE) de l'Observatoire de Paris. Si elle résiste à cette température nous allons pouvoir l'observer même en plein jour à partir du début décembre. La Nasa annonce que ISON passera à ≈64 millions de km de la Terre le 26 décembre. Cependant les astronomes ont du mal à confirmer ces prévisions car ils ne savent pas si elle va résister aux forces de marée du Soleil. Ignacio Ferrin, astrophysicien à Medellin (Colombie), affirme que le spectre lumineux d'ISON montre qu'elle va se fragmenter. « Cette désintégration aura lieu avant qu'elle atteigne le périhélie, le point le plus proche du Soleil », a-t-il déclaré. D'autres astronomes annoncent que la comète ISON va vraisemblablement survivre à sa rencontre avec le Soleil.
Et le 9 octobre 2013, le télescope spatial Hubble, nous montre encore le noyau glacé intact de la comète (image de droite). Nous ne connaissons toujours pas précisément le diamètre de son noyau, initialement estimé entre un et quatre kilomètres. Il sera cependant difficile à ce petit rocher de résister à la pression et à la chaleur infernale du Soleil.
Que la comète se disloque ou non, nous assisterons dans notre ciel d'hiver, au plus beau spectacle de fin d'année 2013, celui de la fonte de la glace qui produit ces longues queues cométaires.
Le 29 novembre 2013 la comète Ison passera très près de la surface du Soleil, à 1.2 millions de km et atteindra à ce moment là son maximum de luminosité. Le rayon du Soleil est de 700 000 km, cela donne une idée de sa proximité avec le Soleil. Elle va donc subir des contraintes thermiques et gravitationnelles énormes dont on ne sait pas encore comment la petite comète va réagir. Son noyau va certainement « bouillir » et libérer de gigantesques gerbes de gaz et de poussière qui alimenteront une queue resplendissante. Si la comète ne se désintègre pas, elle passera au plus près de la Terrele 26 décembre, à ≈64 millions de km. Le 16 novembre, Ison se trouve encore loin du Soleil, à 88 millions de km et à 133.7 millions de km de la Terre. Mais elle se rapproche du Soleil à la vitesse de 55 km/s, elle parcoure 4.75 millions de km par jour, cela représente dans le ciel, environ 6 fois le diamètre apparent de la Lune. Le 14 novembre sa magnitude est d'environ +6 et elle doit atteindre théoriquement un maximum aux alentours de la magnitude -12.5 (voir le tableau de correspondance des magnitudes apparentes ci-joint). La comète Ison en cette fin d'année 2013, est la vedette de nombreuses observations et une multitude de télescopes sur terre attendent avec impatience, le cliché remarquable. Cependant le 16 novembre 2013, la comète Ison est encore assez peu lumineuse et sa queue bleutée est très effilée. On peut la voir dans l'hémisphère nord, tôt le matin au-dessus de l'horizon EST.
Celestial object | Apparent magnitude (max) |
Sun | -26.7 |
Full Moon | -12.6 |
Venus | -4.6 |
Mars | -2.9 |
Sirius (α Canis Majoris) | -1.5 |
Canopus (α Carinae) | -0.7 |
Arcturus (α Bootis) | -0.04 |
Alpha Centori A (α Cen) | -0.01 |
Véga (α Lyrae) | 0 |
Rigel (α Ori) | +0.12 |
Procyon (α Canis Minoris) | +0.38 |
Achernar (α Eridani) | +0.46 |
Betelgeuse (α Ori) | +0.5 |
Hadar (β Cen) | +0.6 |
Capella A (α Ori) | +0.71 |
Altair (α Aql) | +0.77 |
La comète ISON arrive au plus près du Soleil et elle ne va certainement pas survivre un jour de plus à sa rencontre rapprochée du 28 novembre 2013, avec le Soleil dont le diamètre est de 1 392 000 km.
Imaginez cette fragile boule de glace de 1,2 km de diamètre, entrer dans une région brulante de l'espace à seulement 1,17 millions de km du Soleil, soit moins d'un diamètre solaire. A cette distance elle est soumise à des températures de ≈2 500°C. Elle n'a vraiment aucune chance d'en sortir intacte, d'ailleurs la communauté scientifique croit de moins en moins à sa survie. Notre Soleil est une marmite nucléaire infernale, secouée en permanence par des explosions colossales qui envoient dans l'espace des quantités gigantesques de matière. Ce réacteur thermonucléaire est vraiment monstrueuse, elle produit une énorme source de chaleur à chaque seconde, son énergie est de 380 milliards de milliards de mégawatts, ce qui correspond à 3 800 milliards de fois la puissance de tous nos réacteurs nucléaires mondiaux. Notre Terre, à 150 millions de km, reçoit environ 1 000 watts sur chaque mètre carré de son atmosphère et on imagine facilement ce que va recevoir la petite comète dans la fournaise solaire à seulement 1 millions de km. Même son noyau de roche devrait disparaitre. Sur cette vidéo on voit encore la fragile comète dans la lueur du Soleil, éclaircissant peu à peu le ciel du matin. Dans quelques heures, le sort de l'une des comètes les plus insolites des temps modernes sera fixé. Nos télescopes comme celui des iles Canaries qui a pris cette vidéo, pourront capturer la désintégration de la comète se jetant dans le feu solaire.
La Comète ISON (C/2012 S1) a été capturé par la sonde spatiale SoHO (Solar and Heliospheric Observatory) au moment précis ou la comète passe au périhélie (au plus près du Soleil), le 28 novembre 2013 à 18:37 UTC.
Sur cette vidéo du satellite SoHO, la circonférence du Soleil est tracée par un cercle blanc et sa couronne éblouissante est masquée, afin de voir la petite comète. Cette séquence entre le 26 novembre 11:30 et le 30 novembre 2013 6:00, retrace son parcours, seconde par seconde, alors qu'elle plonge dans l'enfer que représente la couronne solaire.
Ce petit corps glacé qui se jette dans cet enfer, affronte la chaleur du rayonnement solaire au prix d'une perte de masse considérable. Elle a certainement perdu un grande partie de sa masse en passant dans la couronne et cependant on voit ISON accélérer à l'approche du Soleil puis ressortir miraculeusement de la fournaise (2500°C), de l'autre côté du masque. En observant attentivement la trace de la comète, on peut voir au passage du périhélie, le noyau de la comète s'étirer, ce qui laisse supposer que le noyau s'est brisé. Il semble ne plus être compact et ressemble à des débris qui se suivent le long de l'orbite de la comète, sans pour autant se disperser. De plus sa trace semble plus étroite lorsqu'elle ressort derrière le masque de l'éclipse, comme si une fraction de la comète avait résisté.
Mais va-t-elle disparaitre complètement ?
Nous aurons une réponse avant janvier 2014, car la sonde STEREO de la NASA utilisera ses caméras à la recherche de fragments lumineux tout au long des semaines à venir. Mais STEREO ne sera pas le seul télescope braqué sur les fragments d'ISON, le télescope infrarouge IRTF (Infrared Telescope Facility) de la NASA à Honolulu, Hawaii, utilisera aussi son large télescope de 3 mètres pour analyser la spectroscopie de la comète. Il est vraisemblable que les radiotélescopes du monde entier seront également en mesure de nous en dire plus sur ce qui s'est passé exactement. Hubble et Chandra ira aussi dès la mi-décembre 2013, à la recherche des restes de la comète. Puis enfin Spitzer le plus gros télescope spatial infrarouge lancé par la NASA, qui a déjà observé les émissions de dioxyde de carbone provenant de la comète ISON en juillet 2012, nous apportera la réponse définitive sur ce qu'il reste de la petite comète, au début de l'année 2014.