L'espace interplanétaire est jonché de poussières et de matière, qui datent de la création du système solaire. Les astéroïdes et les comètes sont des objets métalliques et rocailleux, qui se déplacent à une allure vertigineuse autour de notre Soleil. Parfois, leurs orbites croisent celle d'une planète ou de la Terre provoquant une collision, la vitesse de déplacement des objets fait que l'énergie dégagée par un impact, est terrifiante. Les météorites et les comètes pilonnent notre planète depuis la naissance du système solaire. Bien qu'ils paraissent sagement installés sur leurs orbites entre Mars et Jupiter, ils sont parfois destructeurs et on leur doit vraisemblablement l'apparition de la vie sur Terre. Les astéroïdes qui croisent notre orbite sont appelés les géocroiseurs.
Apophis, l'astéroïde de petite taille, 270 mètres de long, pourrait représenter une menace.
En 2012, les scientifiques estiment à une chance sur 233 000, la probabilité que ce caillou vienne s'écraser, dans l'océan Pacifique le 13 avril 2036. Sa période de révolution est de 325 jours et il croise l'orbite de la Terre, 2 fois par révolution.
Plus nous observons minutieusement le ciel et plus nous y trouvons des dangers. Depuis 2004, la liste des objets géocroiseurs augmente considérablement.
Les observations le montrent et les astronomes prennent conscience que nous sommes actuellement démunis face à ces risques. Des millions d'astéroïdes fréquentent la région de l'espace entre Mars et Jupiter. La ceinture de Kuiper contient plus de mille milliards de comètes et il y en a au moins autant dans le nuage de Oort. Tous ces objets subissent les lois de la mécanique céleste et leur ballet autour du Soleil est chaotique par nature. La moindre perturbation suffit à bouleverser leur orbite. Il suffit par exemple qu'un astéroïde subisse une perturbation minime en passant à proximité de Jupiter pour que sa trajectoire soit déviée. Le risque d'un impact majeur a commencé à envahir les consciences au début des années 1980, quand la communauté scientifique eut les premières preuves qu'un tel cataclysme s'était déjà produit à plusieurs reprises dans l'histoire de la Terre.
Ce risque plane au-dessus de nos têtes comme une épée de Damoclès.
Au début des années 1990, les astrophysiciens ont compris que la stabilité qui règne dans notre système solaire n'était qu'apparente, lorsque l'astronome français Jacques Laskar a démontré que le mouvement des corps dans l'espace suivait les lois du chaos. La conséquence est qu'il est impossible de prévoir à long terme les trajectoires des objets qui peuplent notre système solaire. C’est déjà arrivé plusieurs fois et la vie, à chaque fois, a disparu à 80%.
La puissance des impacts potentiels donnent le tournis.
Nous parlons ici, d'énergies considérables, de milliards de fois celle d'une bombe nucléaire.
Qu'est-ce qu'un géocroiseur ?
Un objets qui se déplace autour du Soleil, entre Mars et Jupiter est un astéroïde.
Un gros caillou qui se déplace dans l'espace et qui entre dans l'atmosphère terrestre, est une météorite. Parmi les astéroïdes surveillés, identifiés en 2012, 200 à 250 sont des géocroiseurs. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que l'on a compris ce qu'était les cratères météoritiques. La Lune est criblée de cratères d'impacts et la Terre n'a pas pu échapper à ce bombardement.
Dans les années 1980 on va remarquer une couche d'iridium de quelques centimètres d'épaisseur, qui a couvert toute la surface de la Terre, il y a 65 millions d'années. Ces traces ont été remarquées partout sur tous les continents sans exception. Elles correspondent à la chute d'une météorite de 10 km de diamètre, qui s'est écrasée dans le golfe du Mexique, provoquant le cratère du Chicxulub et la disparition des dinosaures. Cependant un petit objet, de la taille d'une montagne, qui tombe dans l'océan, est suffisant pour créer un chaos à l'échelle planétaire. Le scénario est bien connu, l'impact provoque un nuage de poussière gigantesque qui va masquer le rayonnement du Soleil, pendant des mois et des années, puis les végétaux vont mourir, la chaine alimentaire est rompue et la majorité des animaux terrestres vont mourir eux aussi.
N. B. : Une étoile filante est tout simplement un grain de sable, qui provoque un éclair si intense que nous avons l'impression que l'objet est gros mais en général ce n'est pas plus gros qu'un grain de sable ou qu'un gravier.
La prochaine, possible catastrophe, s'appelle Apophis (2004 MN4), en 2004 on a découvert un nouvel astéroïde de 270 m de long, réactualisé en janvier 2013 à 325 mètres, qui annonçait la fin du monde pour le 13 avril 2029. C'était sûr que ce jour là, Apophis tomberait en plein milieu du pacifique et provoquerait un tsunami géant. Par la suite, la précision des calculs indiquent qu'Apophis se situerait en 2029 au plus près de la Terre, au quart de la distance Terre-Lune, soit 90 000 km, réactualisé en janvier 2013 à environ 30 000 km. Mais si, en ce 13 avril 2029, Apophis passe dans une zone de l'espace large de 600 mètres, baptisée le trou de la serrure, il risque de brosser la Terre à son passage suivant c'est-à-dire le 13 avril 2036, toujours avec un risque limité de collision (risque d'impact de 0 sur l'échelle de Turin), autrement dit nul. Nous voilà rassurés mais malheureusement, si en 2036 il passe encore à côté, il reviendra, encore et encore, jusqu'à ce qu'il nous percute. Ces données seront affinées dans les années à venir car elles sont toujours incertaines du fait que l'orbite d'Apophis, comme celle de tous les autres corps, est sensible aux conditions initiales qui ressortent des lois du chaos. Cela nous laisse un peu de temps pour imaginer notre « défense ».
Les orbites des astéroïdes sont sensiblement affectées par les perturbations gravitationnelles engendrées par les autres corps du système solaire, en particulier Jupiter. Si Apophis tombe dans l'océan, il provoquera une vague qui aura la hauteur du fond marin, c'est-à-dire que si le fond est de 2 000 mètres, la vague aura 2 000 mètres de haut. On imagine facilement, le monstre océanique arriver sur les côtes continentales. Ce ne sera pas un minuscule tsunami tel que celui de 2004 en Asie, dont la vague mesurée à peine 8 mètres de haut. Une vague de 2000 mètres de haut peut parcourir plusieurs fois le tour de la Terre. La puissance de la vague serait telle, qu'elle provoquerait à son passage des tremblements de Terre. Il n'est pas étonnant que le potentiel destructeur d'Apophis, impressionne les scientifiques. Son nom a d'ailleurs été bien choisi puisque dans la mythologie égyptienne, Apophis est le dieu du mal et de la destruction, la personnification du chaos, cherchant à anéantir la création divine.
L'humanité devra un jour repousser ce dieu du mal dans un combat cosmique de titans.
Quels sont les possibilités de lutter contre ce genre de catastrophe ?
- Envoyer des ogives nucléaires sur l'astéroïde, à condition que l'on arrive à positionner l'engin correctement dans le bon sens pour faire exploser l'objet, mais les débris ne seront-ils pas plus destructeurs que l'objet lui même, avec en plus les rayonnements nucléaires qui nous atteindraient. Mais si l'astéroïde est en fer, il ne sera pas possible de l'éclater.
- Pousser l'astéroïde en atterrissant sur l'objet avec un engin tracteur puissant, puis le pousser pour faire varier son orbite. Encore faut-il le pousser doucement dans le bon sens à partir de son centre de gravité, et ceci longtemps à l'avance. C'est possible à condition d'avoir le temps et les moyens de construire les vaisseaux (normal et secours).
- Envoyer un satellite artificiel qui tourne autour du caillou afin de le dévier lentement mais quelques dizaines d'années avant pour l'envoyer ou l'on veut.
Encore faut-il être sûr que cette poussée ne produise pas l'effet inverse, c'est-à-dire que l'on ramène l'objet sur la Terre alors qu'au départ il aurait évité la Terre.
- Encore plus invraisemblable et farfelu, peindre la météorite en blanc, en espérant que les rayons lumineux (photons) du Soleil vont faire le travail pour nous et l'éloigner de notre orbite. Il parait que plus la peinture est blanche et plus la force des photons est "grande", avec un peu de chance l'astéroïde ira se promener ailleurs.
- Bombarder avec un laser ou autre four spatial pour déplacer l'astéroïde de quelques dizaines de mètres ce qui suffirait à modifier son orbite.
L'aspect le plus complexe, parmi ces scénarii, sera l'accord global sur lequel l'humanité devra s'accorder pour mettre en œuvre des moyens considérables.
Si le décompte était lancé, il faudra bien organiser une riposte car un astéroïde de 500 m qui tombe sur Terre, balaye le continent sur lequel il tombe et basculer toute la population de l'autre côté de la Terre, est impossible. Heureusement, un impact de grande ampleur ne se produit que tous les 25 mille ans !
N. B. : "Nul ne sait ni le jour ni l'heure."
Évangile selon Saint Matthieu.