L’orbite de la Terre autour du Soleil est souvent représentée comme un cercle, mais il s’agit en réalité d’une ellipse légèrement aplatie, caractérisée par une excentricité notée \(e\). Cette excentricité mesure le degré d’aplatissement de l’ellipse : \(e = \sqrt{1 - \frac{b^2}{a^2}}\), où \(a\) est le demi-grand axe et \(b\) le demi-petit axe.
L’excentricité de l’orbite terrestre n’est pas constante. Elle oscille entre 0,005 et 0,058 au cours de cycles d’environ 100 000 ans. Ces variations sont provoquées par les perturbations gravitationnelles exercées par les planètes géantes, notamment Jupiter et Saturne, qui modifient lentement la forme de l’orbite terrestre.
Actuellement, la Terre suit une orbite avec une excentricité d’environ 0,0167, ce qui peut sembler proche d’un cercle parfait. Pourtant, cette petite valeur engendre une différence de distance d’environ 5 millions de kilomètres entre le périhélie (147,1 millions de km) et l’aphélie (152,1 millions de km).
N.B. : L’aphélie est le point de l’orbite où la Terre est la plus éloignée du Soleil (~152,1 millions de km actuellement). À cette position, l’énergie solaire reçue est minimale.
N.B. : Le périhélie est le point de l’orbite où la Terre est la plus proche du Soleil (~147,1 millions de km actuellement). L’irradiance solaire y est maximale, ce qui peut légèrement moduler les saisons, surtout dans l’hémisphère sud actuellement.
Cette variation de distance entraîne une différence de l’ordre de 6,7 % dans l’énergie solaire reçue entre le point le plus proche et le plus éloigné du Soleil. À elle seule, cette variation pourrait paraître anodine, mais elle agit en synergie avec d'autres paramètres orbitaux (obliquité et précession) et avec des mécanismes de rétroaction terrestre (glaces, albédo, CO₂, vapeur d’eau, biosphère). Ces effets combinés sont à l’origine des cycles climatiques de Milankovitch, qui expliquent les alternances glaciaires/interglaciaires observées au cours des derniers millions d’années.
Les variations d’excentricité influencent la distance moyenne entre la Terre et le Soleil, modifiant ainsi l’insolation reçue. Lors des périodes d’excentricité maximale, la différence entre le périhélie et l’aphélie devient significative. Couplée à d’autres paramètres orbitaux (obliquité et précession), cette variation est à l’origine des cycles de Milankovitch qui rythment les ères glaciaires.
Planète | Excentricité | Type d’orbite | Conséquences climatiques |
---|---|---|---|
Mercure | 0,2056 | Fortement elliptique | Très grandes amplitudes thermiques |
Vénus | 0,0068 | Très circulaire | Climat peu influencé par l’orbite |
Terre | 0,0167 | Quasi circulaire | Impact indirect mais majeur sur le climat à long terme |
Mars | 0,0934 | Elliptique marquée | Grandes variations saisonnières |
Jupiter | 0,0489 | Légèrement elliptique | Effets climatiques internes dominants |
Saturne | 0,0565 | Modérément elliptique | Effets modérés, atmosphère épaisse |
Uranus | 0,0457 | Légèrement elliptique | Climat dominé par l’inclinaison extrême |
Neptune | 0,0113 | Très circulaire | Variations négligeables |
Source : NASA – Planetary Fact Sheet
Même si l’excentricité de l’orbite terrestre semble faible, ses conséquences sur le climat global sont notables à l’échelle des temps géologiques. Combinée aux autres paramètres orbitaux, elle façonne les grandes tendances climatiques de notre planète et joue un rôle clé dans l’alternance des périodes glaciaires et interglaciaires.
Voici les principaux cycles climatiques identifiés au cours des 800 000 dernières années :
Période | Type | Durée approximative | Commentaires |
---|---|---|---|
0 à -11 700 ans | Interglaciaire (Holocène) | 11 700 ans | Climat stable et chaud, période actuelle |
-11 700 à -115 000 ans | Glaciaire (Würm / Wisconsinien) | 103 000 ans | Dernier maximum glaciaire vers -21 000 ans |
-115 000 à -130 000 ans | Interglaciaire (Éémien) | ~15 000 ans | Températures supérieures à celles de l’Holocène |
-130 000 à -190 000 ans | Glaciaire | ~60 000 ans | Cycle marqué par une obliquité décroissante |
-190 000 à -240 000 ans | Interglaciaire | ~50 000 ans | Relativement stable |
-240 000 à -330 000 ans | Glaciaire | ~90 000 ans | Déclenché par faible excentricité + précession défavorable |
-330 000 à -400 000 ans | Interglaciaire (MIS 11) | ~70 000 ans | Période exceptionnellement longue et chaude |
Données issues de : EPICA Dome C, Vostok Ice Core (Petit et al., 1999 ; Jouzel et al., 2007), LR04 (Lisiecki & Raymo, 2005).
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