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Dernière mise à jour 23 septembre 2025

Le réchauffement climatique en chiffres : ce que disent les données scientifiques

Proportion des gaz dans l'atmosphère

L'impact des activités humaines : l'augmentation exponentielle du CO₂

Les travaux de Svante Arrhenius (1859-1927) avaient déjà établi le lien entre CO₂ et température dès 1896. Aujourd'hui, les études d'attribution montrent que les activités humaines sont responsables de plus de 95% du réchauffement observé depuis 1950.

La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a connu une augmentation sans précédent depuis le début de l'ère industrielle, passant de 280 ppm (parties par million) au milieu du XIXe siècle à 420 ppm aujourd'hui.

Comprendre les chiffres du climat : Au-delà de la moyenne globale

Le réchauffement climatique représente l'un des défis majeurs du XXIe siècle. Derrière les discours médiatiques et politiques se cachent des données scientifiques complexes qui méritent d'être décryptées.

Les données de la NASA et de la NOAA montrent une augmentation moyenne de 1,2°C depuis l'ère préindustrielle (1850-1900). Cette valeur peut sembler modeste, mais elle cache des variations régionales importantes : l'Arctique se réchauffe 2 à 3 fois plus vite que la moyenne mondiale.

N.B. :
1850–1900 est la période où les mesures instrumentales fiables commencent à être disponibles à l’échelle mondiale, avant que les émissions industrielles ne deviennent massives. Température moyenne estimée : Environ 13,7°C en 1900 (vs ~14,9°C en 2023–2025, soit +1,2°C d’augmentation).

Les principales sources anthropiques de CO₂

Les activités humaines responsables de cette augmentation peuvent être classées par ordre d'importance :

Sources anthropiques de CO₂ et leur contribution
SourceContribution annuelleÉvolution depuis 1990Tendances actuelles
Combustion des énergies fossiles~36 milliards de tonnes+60%Stagnation dans certains pays développés
Déforestation et changement d'usage des sols~5-10 milliards de tonnesStable à légère augmentationPréoccupante en Amazonie et Asie du Sud-Est
Production de ciment~2,5 milliards de tonnes+200%Forte croissance avec l'urbanisation
Agriculture intensive~1-2 milliards de tonnes+30%Stabilisation possible avec nouvelles pratiques

Que signifie une "augmentation moyenne de 1,2°C" ?

Cette valeur représente l'augmentation de la température moyenne à la surface de la Terre mais cette moyenne globale cache des réalités complexes. Il ne s'agit pas d'une augmentation uniforme que l'on ressentirait partout sur la planète. Cette valeur de 1,2°C est une moyenne calculée sur l'ensemble du globe :

Cette moyenne masque d'importantes disparités géographiques

Variations régionales du réchauffement par rapport à la moyenne globale
RégionRéchauffement observéFacteur d'amplificationExplications
Arctique+3 à +4°C× 3Amplification polaire due à la fonte des glaces
Continents+1,5 à +2°C× 1,5Les terres se réchauffent plus vite que les océans
Océans+0,8 à +1°C× 0,8Capacité thermique importante de l'eau
Régions tropicales+0,8 à +1,2°C× 1Réchauffement proche de la moyenne globale

Comment le CO₂, si peu présent dans l'air, peut-il autant affecter le climat ?

Comment un gaz, le CO₂, présent en si faible proportion (0,04% de l'atmosphère) peut-il avoir une influence aussi déterminante sur le climat terrestre ? La réponse réside dans les propriétés physiques spécifiques du dioxyde de carbone et son rôle dans l'effet de serre.

La structure moléculaire du CO₂ et son interaction avec le rayonnement infrarouge

Le dioxyde de carbone (CO₂) possède une structure linéaire et asymétrique (O=C=O) qui lui confère des propriétés uniques d'absorption des infrarouges. Contrairement à l'oxygène (O₂) ou l'azote (N₂), le CO₂ peut vibrer de manière à absorber efficacement le rayonnement thermique émis par la Terre, puis le réémettre dans toutes les directions – y compris vers la surface terrestre.

Mécanisme d'absorption des infrarouges

La molécule de CO₂ absorbe principalement les infrarouges dans la bande des 15 µm (micromètres), une longueur d'onde caractéristique du rayonnement thermique terrestre. Cette absorption résulte de ses trois modes de vibration :

  1. Étirement symétrique (peu actif en IR), les atomes d’oxygène s’éloignent et se rapprochent du carbone en même temps → peu efficace pour capter la chaleur.
  2. Étirement asymétrique (fortement actif, responsable de l'absorption à 15 µm), un oxygène tire le carbone d’un côté tandis que l’autre le pousse → c’est ce mouvement qui piège le mieux les infrarouges.
  3. Déformation angulaire (absorption à ~4,3 µm, moins intense mais significative), la molécule se courbe légèrement → capture une autre partie de la chaleur.

Ces vibrations modifient le moment dipolaire de la molécule, condition nécessaire pour interagir avec les ondes électromagnétiques infrarouges. Le CO₂ absorbe les photons IR dont l’énergie correspond à ses transitions vibrationnelles (comme l’étirement asymétrique), puis réémet cette énergie sous forme de chaleur ou de nouveaux photons, contribuant ainsi à l’effet de serre.

État fondamental (CO₂) ─────[Absorption d’un photon IR]─────► État vibrationnel excité (E = hν, λ ≈ 15 µm) État excité ─────[Réémission d’un photon IR ou collision]─────► État fondamental + chaleur

Conséquences sur l'effet de serre

En réémettant une partie du rayonnement infrarouge vers la surface, le CO₂ contribue à piéger une partie de la chaleur dans l'atmosphère. Contrairement à la vapeur d'eau (autre gaz à effet de serre majeur), sa concentration est moins sensible aux variations locales de température, ce qui en fait un régulateur climatique à long terme.

Comparaison avec d'autres gaz atmosphériques

L'oxygène (O₂) et l'azote (N₂), majoritaires dans l'atmosphère (99%), n'absorbent pas les infrarouges car leurs liaisons sont symétriques et non polaires. À l'inverse, le méthane (CH₄) ou le protoxyde d'azote (N₂O) ont des structures encore plus efficaces que le CO₂ pour absorber les IR, mais leur concentration est bien moindre. Le CO₂ joue donc un rôle central dans le bilan radiatif terrestre.

N.B. :
En temps normal, le CO₂ est neutre électriquement. Mais quand il vibre, il développe une petite charge déséquilibrée. Cette propriété lui permet d’intercepter les infrarouges – la chaleur que la Terre essaie d’évacuer vers l’espace. Sans ce mécanisme, la température moyenne sur Terre serait 30°C plus froide !

Les scénarios du GIEC : de l'optimiste au pessimiste

Le GIEC a développé plusieurs scénarios, des plus optimistes (SSP1-1.9) aux plus pessimistes (SSP5-8.5). Ces projections tiennent compte des émissions de gaz à effet de serre, de la démographie mondiale et des politiques climatiques.

Réchauffement climatique selon les scénarios SSP (Shared Socioeconomic Pathways) du GIEC

Projections de réchauffement climatique selon les scénarios du GIEC
ScénarioDescriptionRéchauffement en 2100Conséquences majeures
SSP1-1.9Actions climatiques ambitieuses
Neutralité carbone vers 2050
1,4°C à 1,8°CImpacts limités, adaptation possible
SSP1-2.6Développement durable modéré
Émissions nettes nulles après 2050
1,7°C à 2,8°CRisques modérés, écosystèmes sous pression
SSP2-4.5Poursuite des tendances actuelles
Stabilisation des émissions vers 2050
2,1°C à 3,5°CRisques modérés à élevés
SSP3-7.0Développement inégal et compétition
Émissions continues jusqu'en 2100
2,8°C à 4,6°CRisques élevés à très élevés
SSP4-6.0Inégalités prononcées
Technologies à émissions élevées
2,5°C à 4,2°CRisques élevés, adaptation inégale
SSP5-8.5Fort développement des énergies fossiles
Croissance économique intensive
3,3°C à 5,7°CConséquences catastrophiques

Source : GIEC, Rapport AR6, 2021 ; CMIP6 Scenario Database ; NASA Climate Change.

Les points de basculement climatiques : quand la Terre perd l'équilibre

La Terre est un système thermodynamique qui cherche en permanence la stabilité. Le climat fonctionne de la même manière : certains éléments clés de notre planète pourraient, au-delà d'un certain seuil, changer radicalement et de façon irréversible. Ces seuils critiques sont appelés points de basculement. Un point de basculement est un seuil au-delà duquel un système climatique :

N.B. :
Ces phénomènes ne sont pas des prédictions lointaines : certains pourraient être déclenchés avec un réchauffement de 1,5 à 2°C. Une fois franchis, leurs effets pourraient se propager comme des dominos à travers le système climatique.

Points de basculement climatiques imminents : le compte à rebours a-t-il déjà commencé ?

Les experts du GIEC, de la NASA et des études récentes publiées dans Nature et Science (2020-2024) identifient plusieurs systèmes climatiques vulnérables. Ces points de basculement pourraient être déclenchés avec un réchauffement de 1,5°C à 2°C, un seuil que nous approchons rapidement (1,2°C atteint en 2025). Leur franchissement entraînerait des changements irréversibles à l'échelle humaine et des effets en cascade sur l'ensemble du système Terre.

Points de basculement climatiques imminents (2025-2050) selon le GIEC
Système climatiqueSeuil de déclenchementConséquences majeuresÉtat actuel (2025)
Fonte de la calotte glaciaire du Groenland1,1°C - 1,5°CÉlévation du niveau des mers de 7 mètres (sur plusieurs siècles), perturbation des courants océaniquesPerte de masse accélérée : 5 000 Gt/an de glace fondue
Affaiblissement de l'AMOC (courant Atlantique)1,4°C - 2°CHivers 5 à 10°C plus froids en Europe, perturbations des moussons, élévation du niveau de la mer sur la côte est des États-UnisRalentissement de 15% depuis 1950
Disparition de la banquise arctique estivale1,5°C - 2°CAccélération du réchauffement (réduction de l'albédo), perturbation des écosystèmes polaires, libération de méthane40% de réduction de la surface depuis 1979
Dégel du pergélisol1,5°C - 2°CLibération de 200 à 400 Gt de carbone (CO₂ et CH₄) d'ici 2100, amplifiant le réchauffementDéjà observé en Sibérie et en Alaska avec des émissions croissantes de méthane
Transformation de la forêt amazonienne en savane2°C (localement +4°C)Libération de 200 Gt de CO₂, perte de biodiversité, perturbation du cycle de l'eau17% déboisés (seuil critique estimé à 20-25%)
Effondrement de la calotte Antarctique Ouest1,5°C - 2°CÉlévation du niveau des mers de 3 à 5 mètres (sur plusieurs siècles)Fonte accélérée, notamment du glacier Thwaites ("glacier de l'Apocalypse")

Où en sommes-nous aujourd'hui ?

N.B. :
Une étude publiée dans Science (2022) estime que nous avons déjà franchi 5 des 16 points de basculement identifiés, dont la fonte partielle du Groenland et de l'Antarctique Ouest, et le ralentissement de l'AMOC.

Que pouvons-nous faire ?

Chaque dixième de degré compte : limiter le réchauffement à 1,5°C plutôt qu'à 2°C pourrait éviter de franchir plusieurs points de basculement.

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