L'humanité ne cesse d'observer que tout change, s'adapte et meurt dans le monde qui nous entoure.
De ce processus sans fin qui date de plusieurs milliards d'années, nous n'avons aucune idée sur la manière dont le monde évoluera, sa définition même étant d'être imprévisible. Il faut accepter de vivre dans l'ignorance, de vivre sans certitude fondamentale. L'ignorance est le moteur de l'humanité. Méconnaitre le futur rend l'homme plus curieux et plus inventif.
Bossuet disait : "Nous nous plaignons de notre ignorance, mais c’est elle qui fait presque tout le bien du monde : ne pas prévoir, fait que nous nous engageons". L'homme bâtit son existence sur un hasard absolu, et c’est exactement cela qui le rend maitre de ses mouvements et libre de son avenir.
"L'ignorance est le moteur de l'humanité, c’est ce qui pousse les humains à aller de l'avant. C’est ce qui fait progresser l'histoire". Claude Vaillancourt
Aveugles terriens que nous sommes...
De par son ignorance, l'homme se rend donc maitre de ses actes. L'aventure de l'homme est arrivée à un tournant qui va désormais laisser la place à une nouvelle forme de vie, plus puissante et mieux adaptée au futur toujours plus complexe.
Le "macro organisme" Terre, est fiévreux et toute l'humanité panique, chaque inondation, tempête, tsunami, ouragan et autre tremblement de Terre fait grimper l'angoisse des hommes. Les effets du réchauffement climatique tant annoncé, pourraient bien être ressentis plus tôt que prévu. Les prévisions sont alarmistes : un réchauffement de 1,4 à 5,8°Celsius est en effet prévu d’ici à la fin du XXIe siècle, ce sera la plus forte augmentation de température qu’aura connue la Terre depuis environ 10 000 ans. Entre la période glacière qu’a connue notre planète il y a 20 000 ans et la période la plus chaude qu’elle a connue il y a 7 000 ans, il n'y avait que 7°C. Si la température de la Terre augmente en un siècle de 5,8° Celsius comme annoncé, le monde vivant devra s'adapter très rapidement comme jamais il n'a eu à le faire et certaines espèces ne survivront pas. Les premières conséquences de ce réchauffement sont déjà visibles.
En effet nous constatons tous les jours que les glaciers reculent, que les inondations sont de plus en plus catastrophiques, que les ouragans sont de plus en plus meurtriers, que les périodes de sècheresses reviennent de plus en plus fréquemment, que la banquise arctique diminue à vive allure, bref que la Terre est en crise...
Toutes les éruptions volcaniques ont des effets sur le climat de l'échelle locale à régionale et certaines d'entre elles, particulièrement importantes, rejettent des poussières dans la stratosphère et modifient le climat planétaire pendant quelques mois.
L'activité volcanique rejette du CO2 et de l'acide sulfurique sous forme de gouttelettes.
Les rejets de cendres peuvent atteindre des millions de tonnes et monter jusqu'à plusieurs kilomètres d'altitude entrainant un refroidissement du climat.
En 1450 av. JC, l’éruption volcanique de Santorin en mer Égée va mettre en suspension de telles quantités de poussières, que durant l’été qui suit en Europe et au Proche Orient, le ciel reste voilé et la température baisse d’environ 0,5°C. Récemment, l'éruption du Pinatubo philippin en 1991 a entrainé des projections jusqu'à 35 km d'altitude. Deux mois après l'explosion, plus de 40% d'une bande intertropicale entre 30°N et 20°S était recouverte par les aérosols, entrainant une baisse moyenne de la température de la planète entre 0,1 et 1°C. Les volcans indonésiens Krakatoa (1883), Augun (1963, le mont Saint Helens (1980) aux États-Unis et le volcan mexicain El Chichòn (1982) eurent les mêmes effets.
Le volcanisme implique une chute des températures à court terme mais a été un puissant facteur de réchauffement lors du crétacé supérieur, il y a environ 80 millions d'années. La température était de 6°C supérieure à celle que nous connaissons aujourd'hui, ce fût la période la plus chaude de l'histoire de la Terre marquée par un volcanisme majeur.
Une période de volcanisme majeur pourrait très bien démarrer n'importe quand et provoquer une crise de température, à la hausse ou à la baisse, beaucoup plus prononcée que celle que l'homme a déclenché par son activité, depuis 50 ans. Nous sommes ignorants sur les forces colossales de la nature, si cela arrivait, la seule issue serait l'adaptation car nous sommes prisonnier de notre vaisseau spatial, pour longtemps.
Une étude publiée dans la revue «Environment and Urbanization» d’avril 2007, identifie les populations encourant les plus grands risques en raison de l’augmentation du niveau de la mer et de l’intensité accrue des cyclones, sous l’effet du changement climatique.
Les recherches montrent que 634 millions de personnes, soit un dixième de la population mondiale, sont installées en zone côtière à 10 mètres ou moins au-dessus du niveau de la mer, dont environ 75% en Asie.
Les dix pays présentant le plus grand nombre de personnes vivant dans cette zone sont la Chine, l’Inde, le Bangladesh, le Vietnam, l’Indonésie, le Japon, l’Égypte, les États-Unis, la Thaïlande et les Philippines.
Les dix pays dont la proportion de la population vivant dans cette zone est la plus élevée, sont les Bahamas (88%), le Surinam (76%), les Pays-Bas (74%), le Vietnam (55%), la Guyane (55%), le Bangladesh (46%), Djibouti (41%), le Belize (40%), l’Égypte (38%) et la Gambie (38%).
Les auteurs de cette étude sont Gordon McGranahan, de l’International Institute for Environment and Development (RoyaumeUni), Deborah Balk, de la City University of New York, et Bridget Anderson, de la Columbia University.
Les découvertes clefs de l'étude montrent que de nombreuses grandes villes du monde qui ont plus de 5 millions d'habitants, sont partiellement dans cette zone dangereuse de 0-10 mètres au-dessus des eaux.
- En moyenne, 14% des gens dans les pays développés vivent dans la zone de 0-10 mètres.
- 21% des populations urbaines des nations les moins développées sont dans la zone de 0-10 mètres.
Les pays les plus pauvres sont les plus vulnérables à la montée des eaux. Entre 1994 et 2004, il y a eu 1 562 désastres d'inondation et 98% des deux millions de personnes affectées par ces désastres étaient en Asie.
Entre 1990 et 2000, les populations dans les zones de 0-10 mètres du Bangladesh et de la Chine ont eu un taux de croissance démographique deux fois supérieur au reste de population.
nota: Les dix pays dont le plus grand nombre de gens vivent dans cette zone sont : la Chine (143,888,000); l'Inde (63,188,000); le Bangladesh (62,524,000); le Viêt-Nam (43,051,000); l'Indonésie (41,610,000); le Japon (30,477,000); l'Égypte (25,655,000); les États-Unis (22,859,000); la Thaïlande (16,468,000); et les Philippines (13,329,000).
Publication faite par Sage journals
D'après l'étude, publiée en septembre 2007 dans la revue «Science» par des chercheurs américains de l'Institut de technologie de Géorgie et du Centre national de recherche atmosphérique, le nombre et la durée des cyclones est globalement stables depuis 35 ans à l'échelle planétaire.
Cependant, le nombre et la proportion d'ouragans de catégories 4 et 5 (le maximum sur l'échelle référence Saffir-Simpson) ont presque doublé depuis 1970.
Ce phénomène a été constaté notamment dans le Pacifique Nord, le Pacifique Sud-ouest et l'océan Indien.
La température dans les zones tropicales des cinq bassins océaniques, où se forment les cyclones, a augmenté de 0,5 degré Celsius de 1970 à 2004. Or, l'une des conditions indispensables à la formation d'un cyclone est la température des eaux de surface qui doit être d'au moins 26,5°C sur au moins 60 m de profondeur.
Il est encore difficile d'évaluer l'impact réel de ce réchauffement car la force et le nombre des cyclones oscillent naturellement tous les 20-30 ans."
Hervé Le Treut, directeur de recherches au CNRS indiquait le 1er septembre 2007 à l'Agence France Presse que l'apparition de cyclones comme Katrina pourrait bien être la conséquence du réchauffement de la planète.
Selon le climatologue Kerry Emmanuel, qui a publié une étude en aout 2007 dans la revue «Nature», les cyclones qui frappent l'Atlantique et le Pacifique se sont aggravés, à la fois en durée et en intensité, d'environ 50% depuis les années 1970, mais il se garde bien de lier cette tendance au réchauffement de la planète, notamment parce que la série est bien trop courte.
Les simulations des modèles sont contradictoires, certaines concluant par exemple à une diminution à l'horizon 2020 du nombre total de cyclones (90 par an) dans le monde.
Il semble que certains chiffres dénoncent la part importante de l'humanité dans ce réchauffement global, d'autres montrent que la température de la planète subit des soubresauts dans le temps et que cela est naturel. Depuis la fin de la dernière période de glaciation il y a 18 000 ans, le climat est clément et relativement stable. Nous nous trouvons donc dans cette période où il règne en moyenne 15° Celsius sur la planète. Malgré tout on constate, une élévation dangereusement rapide de la température et en même temps que la nature se déchaine de plus en plus violemment, que le monde du vivant se bat pour s'adapter à ces fluctuations climatiques en abandonnant les espèces plus faibles. Tout se passe comme si la Terre, était en crise.
Notre "macro organisme" subit une petite "fièvre".
Tout comme chez les animaux à sang chaud, sa fièvre est une réaction de défense contre une agression interne qui l'oblige à activer certains mécanismes immunitaires pour retrouver son équilibre. Espérons simplement que ces mécanismes ne combattent pas l'homme comme s'il s'agissait d'un agent infectieux étranger. L'humanité maintenant avisée doit prouver qu'elle est un constituant propre et non étranger de la planète Terre. Les déséquilibres que nous constatons ne sont peut-être que de petits évènements par rapport aux évènements majeurs que la nature peut nous faire vivre. Nous n'avons aucune idée des grandes catastrophes que la Terre a subi au cours de son histoire et l'une d'elles pourrait très bien se reproduire.
Peut-être assistons-nous à la fin d'un monde stable ?