Lancé en 2009, le projet Desertec ambitionnait de transformer le Sahara et les déserts du Moyen-Orient en gigantesques centrales solaires. L'idée était simple mais ambitieuse : utiliser l'énergie solaire quasi illimitée de ces régions, où l'ensoleillement dépasse souvent 2000 kWh/m²/an, pour produire de l’électricité verte exportée vers l’Europe via des lignes HVDC (courants continus haute tension).
Au lancement de Desertec, plusieurs zones stratégiques avaient été identifiées comme sites potentiels pour implanter de gigantesques centrales solaires. Le choix reposait sur une combinaison de facteurs : un gisement solaire exceptionnel (irradiation annuelle supérieure à 2 000 kWh/m²), de vastes superficies désertiques disponibles, une relative proximité avec les côtes méditerranéennes et la possibilité de raccorder l’électricité via des corridors HVDC.
Ces sites n’étaient pas exclusifs mais constituaient un premier cercle de « hubs solaires » susceptibles d’être interconnectés entre eux et vers l’Europe, dessinant une véritable ceinture énergétique saharo-arabe.
Le projet s’appuyait sur la technologie des centrales solaires thermodynamiques (CSP) et sur le développement de réseaux électriques interconnectés. Toutefois, il se heurtait à plusieurs obstacles : instabilités politiques, coûts d’investissement initiaux > 400 milliards d’euros, et la complexité d’acheminer l’énergie sur plusieurs milliers de kilomètres tout en limitant les pertes (\(~3\%\) par 1000 km en HVDC).
Bien que le consortium initial se soit dissous en 2014, l’esprit de Desertec survit. Aujourd’hui, l’idée renaît sous une autre forme : production locale d’électricité verte en Afrique, conversion en hydrogène vert, et exportation vers l’Europe. Cette approche combine solaire, éolien et technologies de stockage, tout en favorisant le développement économique régional.
En 2025, Desertec n’est plus un projet unique mais un réseau d’initiatives coordonnées par la Desertec Industrial Initiative (Dii). L’accent est désormais mis sur la production décentralisée et sur la transformation de l’électricité en vecteurs énergétiques transportables : hydrogène vert, ammoniac et e-fuels. Plusieurs pays d’Afrique du Nord, comme le Maroc et l’Égypte, ont lancé des projets pilotes intégrant solaire et éolien, soutenus par des financements européens et internationaux.
Les corridors énergétiques envisagés ne se limitent plus à l’exportation brute vers l’Europe : ils visent également à stabiliser les réseaux africains et à créer un marché énergétique local capable de stimuler l’industrialisation. La vision actuelle de Desertec se rapproche ainsi d’un modèle coopératif euro-africain où l’énergie renouvelable devient un levier de développement partagé.
Projet | Capacité prévue | Technologie / description | Statut en 2025 |
---|---|---|---|
Desertec (MENA – Europe) | 100 GW | CSP + HVDC | Abandonné en 2014, relancé partiellement (hydrogène) |
Xlinks – Maroc → UK | 10,5 GW (7 GW solaire + 3,5 GW éolien) + 5 GW/20 GWh stockage | PV + éolien + HVDC sous-marin (3800 km) | Permis en cours ; CfD rejeté par le gouvernement britannique (juillet 2025) :contentReference[oaicite:0]{index=0} |
Sun Cable – Australie → Singapour | 17–20 GW | PV + stockage + HVDC (\\~3700-4000 km sous-marin) | En développement ; première phase prévue avant 2028 :contentReference[oaicite:1]{index=1} |
Plan Solaire Méditerranéen (UPM/Medgrid/Desertec) | Non précisé (vision macro-régionale) | Production solaire & export via interconnexions Méditerranée | Concept originel lancé en 2008, encore en phase de planification institutionnelle :contentReference[oaicite:2]{index=2} |
Australia–Asia Power Link | 17–20 GW | PV + stockage + HVDC vers Singapour | Prévision de mise en service autour de 2027–2030 :contentReference[oaicite:3]{index=3} |
Centrale | Pays | Capacité (GW) | Mise en service | Commentaire |
---|---|---|---|---|
Xinjiang Solar Farm | Chine | 5,0 | 2024 | Plus grande centrale solaire au monde, couvrant 610 km² sur le plateau tibétain. Elle alimente environ 1 million de foyers. :contentReference[oaicite:0]{index=0} |
Golmud Solar Park | Chine | 2,8 | 2024 | Située dans la province du Qinghai, cette centrale prévoit d'atteindre 16 GW dans les prochaines années. |
Bhadla Solar Park | Inde | 2,25 | 20 mars 2020 | Située dans le désert du Thar, cette centrale couvre 56 km² et alimente environ 4,5 millions de foyers. Elle est la plus grande centrale solaire au monde en termes de capacité installée. |
Hainan Solar Park | Chine | 2,25 | 2020 | Installée sur l'île de Hainan, cette centrale bénéficie d'un ensoleillement optimal. |
Pavagada Solar Park | Inde | 2,05 | 2019 | Située dans le Karnataka, elle est l'une des plus grandes en Inde. |
Benban Solar Park | Égypte | 1,8 | 2019 | Située dans la région de Benban, elle est l'une des plus grandes en Afrique. |
Noor Abu Dhabi | Émirats Arabes Unis | 1,17 | 2019 | Plus grande centrale solaire à un seul site, située à Sweihan. |
Datong Solar Power Top Runner Base | Chine | 1,0 (phase I) | 2016 | Phase I achevée, projet total de 3 GW en plusieurs phases. Utilise des technologies de pointe pour maximiser l’efficacité. |
Botley West Solar Farm | Royaume-Uni | 0,84 | Prévu pour 2026 | En attente d'approbation, ce projet pourrait devenir le plus grand d'Europe de l'Ouest. |
Gemini Solar Project | États-Unis | 0,69 | 2024 | Projet hybride avec stockage, situé au Nevada. |
Noor Ouarzazate | Maroc | 0,58 | 2016 | Complexe solaire CSP et photovoltaïque, plus grand complexe solaire concentré au monde, couvrant 3 000 hectares. |
Topaz Solar Farm | États-Unis | 0,55 | 2014 | Située en Californie, elle est l'une des plus grandes aux États-Unis. |
Cestas Solar Park | France | 0,3 | 2015 | Située au sud-ouest de Bordeaux, couvre 300 hectares, première grande centrale solaire d’Europe. |
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