Aquarius, le nouvel instrument de la NASA a produit sa première carte mondiale de la salinité de la surface des océans de la Terre.
Cette première image de la salinité globale des océans, démontre la capacité d'Aquarius à déterminer clairement, à grande échelle, les caractéristiques de distribution de la salinité. Cette carte a surpris agréablement les scientifiques de la mission.
Les couleurs de la carte représentent la concentration de sel, en grammes de sel par kilogramme d'eau de mer. Les couleurs jaunes et rouges représentent les zones de plus forte salinité, tandis que les couleurs bleues et mauves indiquent les zones de plus faible salinité. Certaines zones ont été effacées (zones de couleur noire) car les données numériques recueillies ne sont pas cohérentes. La salinité moyenne sur la carte est d'environ 35 grammes de sel par kilogramme d'eau de mer. Cependant, cette nouvelle carte ne révèle pas de grandes nouveautés, mais confirme principalement des caractéristiques bien connues de la salinité des océans. Elle confirme par exemple, que la salinité est plus élevée dans les régions subtropicales, que la salinité moyenne est plus élevée dans l'océan Atlantique par rapport à l'océan Pacifique et Indien, que la salinité est plus faible, près de l'équateur et dans le nord de l'océan Pacifique. A grande échelle, ces caractéristiques sont liées au régime des pluies, à l'évaporation des océans, aux débits des fleuves et à la circulation océanique. Aquarius a pour mission de surveiller la manière dont ces caractéristiques vont changer avec le temps et de déterminer leurs liens avec les variations climatiques et météorologiques. D'autres caractéristiques régionales importantes, sont mises en évidence sur cette carte, comme le fort contraste de part et d'autre des zones arides. Par exemple à l'ouest du sous-continent indien, la salinité est élevée, et à l'Est de la baie du Bengale, la salinité est faible car cette zone est influencée par le Gange et les pluies des moussons du sud de l'Asie. Les données montrent également de petits détails importants, comme la faible salinité de l'eau associée à la sortie dans l'océan, de la rivière Amazone. Pour produire la carte, les scientifiques de la mission Aquarius ont du effectuer un étalonnage préliminaire des données recueillies. Ces premières données contiennent certaines incertitudes, qui dans les mois à venir vont demander un travail supplémentaire de validation. Par exemple, les mesures des régions océaniques du sud ne sont pas encore fiables car elles ont été perturbées par des vents violents et des températures de surface faibles.
Sur ce modèle, les rayures visibles, nord-sud, sont des artéfacts de petites erreurs de calibration résiduelle et ne sont pas réels. De plus, la faible salinité, proche des des terres couvertes de glace, et à la proximité avec les côtes glacées, nécessitent des analyses supplémentaires. Aquarius est un satellite d'observations spatiales d'abord spécialisé dans les variations de la salinité de surface des océans, mais c'est aussi une composante clé, pour l'analyse du climat de la Terre, du cycle de l'eau douce autour de notre planète et de l'influence de la circulation océanique. Le satellite Aquarius a été lancé le 10 juin 2011, de la base californienne de Vandenberg Air Force.
Aquarius a été construit par la NASA au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, en Californie, et le Goddard Space Flight Center à Greenbelt, Maryland NASA. JPL gère la mission Aquarius dans sa phase de mise en service et d'archivage des données. Goddard gère les opérations de la mission Aquarius et les données scientifiques. CONAE a fournit le vaisseau spatial SAC-D, une caméra optique, une caméra thermique avec le Canada, un radiomètre micro-ondes, d'autres capteurs et le centre de mission des opérations. La France et l'Italie ont également contribuer dans la construction des instruments.
« Les données de salinité d'Aquarius montrent une bien meilleure qualité que nous nous attendions à voir, si tôt dans la mission », a déclaré Gary Lagerloef (Earth & Space Research in Seattle).
« Aquarius va très vite permettre aux scientifiques d'explorer les liens entre les précipitations mondiales, les courants océaniques et des variations climatiques. »
« Aquarius a déjà fait progresser notre compréhension de la salinité de surface des océans et du cycle de l'eau sur Terre », a déclaré Michael Freilich, directeur de la NASA Earth Science Division au siège de l'agence à Washington.
« Aquarius recueille en continu, les mesures globales de la salinité des océans, y compris les mesures dans des endroits que nous n'avons jamais échantillonné avant. »
« Aquarius expose un modèle, de la salinité de surface de l'océan sur une grande échelle, qui est riche en variations », a déclaré Arnold Gordon, professeur d'océanographie à l'Université Columbia à New York et au Lamont-Doherty Earth Observatory de l'Université Columbia à Palisades, New York.
« C'est un grand moment dans l'histoire de l'océanographie. La première image pose de nombreuses questions et met au défis les océanographes qui devront y répondre. »