La lumière voyage dans le vide à une vitesse constante de \(\approx 299\,792\,458\) m/s, notée \(c\). Cette vitesse ne varie ni avec la vitesse de la source émettrice, ni avec celle de l'observateur. Cette propriété, confirmée expérimentalement en 1887 par les travaux de Albert Abraham Michelson (1852-1931) et Edward Morley (1838-1923), est un des deux postulats fondamentaux de la relativité restreinte (1905) d’Albert Einstein (1879-1955).
Dans les systèmes classiques newtoniens, les vitesses s'ajoutent. Si un train roule à 100 km/h et qu’un passager lance une balle à 50 km/h, un observateur au sol mesurera 150 km/h. Mais la lumière n’obéit pas à cette règle : peu importe la vitesse du train ou de l'objet lancé, la lumière émise sera toujours mesurée à \(c\) par tous les observateurs, quelle que soit leur vitesse relative.
Les équations de Maxwell prédisent que les ondes électromagnétiques se propagent dans le vide à une vitesse donnée par : \(\displaystyle c = \frac{1}{\sqrt{\varepsilon_0 \mu_0}}\) où \(\varepsilon_0\) est la permittivité du vide et \(\mu_0\) sa perméabilité magnétique. Ces constantes sont universelles, ce qui impose à \(c\) de l’être aussi. Cette propriété a profondément ébranlé la mécanique classique et mené à l’abandon du concept d’éther.
La vitesse de la lumière représente également une limite causale : aucune information ne peut se propager plus vite. Cette contrainte structure toute la causalité de notre univers. Si l'on pouvait dépasser \(c\), alors des paradoxes temporels apparaîtraient, menaçant la cohérence de la physique.
Les satellites GPS doivent tenir compte du temps que met le signal lumineux (ondes radio) à parcourir la distance Terre-satellite (environ 20 000 km). Cette transmission étant limitée par la vitesse de la lumière \(c\), une erreur d’une microseconde entraînerait une imprécision de positionnement de plus de 300 mètres. Sans respecter cette vitesse limite, les coordonnées GPS seraient incohérentes et non synchronisées. De plus, le système GPS corrige également les effets relativistes dus à la vitesse des satellites et à la différence de potentiel gravitationnel avec la surface terrestre.
Même dans le phénomène d’intrication quantique, où deux particules corrélées semblent réagir instantanément l’une à l’autre quelle que soit la distance, aucune information ne peut être transmise plus vite que la lumière. Cette contrainte est garantie par le théorème de non-communication, qui empêche tout transfert d’information exploitable entre deux événements intriqués. Ainsi, la relativité reste cohérente : les effets quantiques non locaux ne violent pas la causalité imposée par la limite \(c\).
En acceptant que \(c\) est la même pour tous, il devient nécessaire de redéfinir le temps et l’espace. Le temps se dilate et les longueurs se contractent selon la vitesse relative, selon les formules : \(\displaystyle t' = \frac{t}{\sqrt{1 - v^2/c^2}}, \quad L' = L \sqrt{1 - v^2/c^2}\)
Ces effets, bien que faibles à basse vitesse, deviennent prépondérants à des vitesses proches de \(c\).
Objet / Cadre | Vitesse (en % de \(c\)) | Dilatation du temps (facteur \(\gamma\)) | Effet relativiste |
---|---|---|---|
Voiture sur autoroute | \(\approx 10^{-7}\%\) | \(\gamma \approx 1{,}000000000000005\) | Négligeable |
Avion de ligne (900 km/h) | \(\approx 0{,}00008\%\) | \(\gamma \approx 1{,}00000000003\) | Effet mesurable par horloges atomiques |
Station spatiale (ISS) | \(\approx 0{,}00025\%\) | \(\gamma \approx 1{,}0000000008\) | Corrigé dans les systèmes GPS |
Électron dans un synchrotron | \(99{,}9999\%\) | \(\gamma \approx 707\) | Effets dominants, vitaux pour les calculs |
Rayons cosmiques (muons) | \(99{,}94\%\) | \(\gamma \approx 29\) | Permet d’atteindre la surface terrestre |
Voyage interstellaire à 0{,}9 \(c\) | \(90\%\) | \(\gamma \approx 2{,}29\) | Temps divisé par 2,3 pour le voyageur |
Voyage à 0{,}99 \(c\) | \(99\%\) | \(\gamma \approx 7{,}09\) | Effets très visibles (temps ×7) |
La constance de \(c\) permet de définir les unités fondamentales (le mètre est défini à partir de \(c\)), de synchroniser les horloges atomiques dans le GPS et de mesurer les distances cosmiques. Elle est donc bien plus qu'une simple vitesse : c’est une propriété structurelle de l’espace-temps.
Phénomène | Description | Origine | Conséquences expérimentales |
---|---|---|---|
Non-additivité des vitesses | La lumière n’obéit pas à la composition classique des vitesses | Postulat relativiste | Résultat de Michelson-Morley, constance de \(c\) |
Dilatation du temps | Le temps s’écoule plus lentement pour un observateur en mouvement | Relativité restreinte | Mesurée avec les muons atmosphériques, les horloges dans les avions |
Contraction des longueurs | Un objet en mouvement paraît contracté dans la direction du mouvement | Relativité restreinte | Confirmée indirectement en physique des particules |
Invariance des lois de la physique | Les lois physiques sont les mêmes pour tous les observateurs inertiels | Postulat fondamental | Testé avec précision par de nombreux dispositifs inertiels |
Sources : Michelson & Morley (1887), Wikipedia – Special Relativity, NIST – Définition du mètre.
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