Les Pléiades, aussi connues sous le nom de Messier 45 (M45), forment l’un des amas ouverts les plus brillants et les plus proches de la Terre. Situées dans la constellation du Taureau à environ 444 années-lumière, elles regroupent plusieurs centaines d’étoiles liées gravitationnellement, dont seulement une poignée est visible à l’œil nu.
N.B. : Un amas ouvert est un groupement d’étoiles physiquement liées entre elles par la gravitation, qui se sont formées simultanément à partir d’un même nuage moléculaire géant.
L’amas des Pléiades est jeune, avec un âge estimé à environ 100 millions d’années. Il s’est formé à partir d’un nuage moléculaire géant. Les étoiles principales sont de type spectral B, très chaudes et lumineuses, et laissent entrevoir un halo bleuté lorsqu’observées au télescope.
N.B. : Le type spectral B est une classification stellaire qui désigne des étoiles très chaudes, massives, bleues et lumineuses. Cette classification regroupe les étoiles selon leur spectre lumineux, directement lié à la température effective de leur photosphère.
Dans la mythologie grecque, les Pléiades représentent les sept filles d’Atlas et de Pléioné : Maïa, Électre, Taygète, Alcyone, Céléno, Stéropé et Mérope. Ces noms sont aussi donnés aux étoiles les plus brillantes du groupe, bien qu’on en distingue facilement six à l’œil nu, la septième (Mérope) étant plus faible. Le nom même "Pléiades" évoque cette fratrie céleste.
Contrairement à une idée reçue, les poussières visibles autour des Pléiades ne sont pas les restes du nuage qui les a vues naître, mais le résidu d’un nuage interstellaire que l’amas traverse actuellement. Ces poussières réfléchissent la lumière bleue des étoiles, produisant une nébuleuse par réflexion particulièrement visible autour de Mérope.
N.B. : Une nébuleuse par réflexion est un type de nébuleuse constitué de poussières interstellaires qui réfléchissent la lumière d’étoiles proches, sans être assez chaude pour émettre leur propre lumière.
Les Pléiades finiront par se disperser au fil des millions d’années à cause des interactions gravitationnelles internes et externes. Ce processus typique des amas ouverts les rend instables à l’échelle du milliard d’années. Certaines de leurs étoiles rejoindront alors le champ stellaire galactique.
Nom mythologique | Désignation | Magnitude apparente | Type spectral | Rayon (en \( R_{\odot} \)) | Durée de vie (Ma) |
---|---|---|---|---|---|
Alcyone | η Tauri | 2,87 | B7IIIe | 6,1 | 220 |
Maïa | 20 Tauri | 3,87 | B8III | 5,4 | 250 |
Électre | 17 Tauri | 3,70 | B6III | 5,9 | 190 |
Méropé | 23 Tauri | 4,18 | B6IVev | 5,2 | 200 |
Taygète | 19 Tauri | 4,29 | B6V | 3,5 | 250 |
Céléno | 16 Tauri | 5,45 | B7IV | 3,1 | 280 |
Stéropé | Astéropé I & II | 5,76 | B8V | 2,8 | 350 |
Sources : SIMBAD, Gaia Archive, modèles stellaires de la séquence principale (Padova, Geneva, MIST).
Les Pléiades sont l’un des amas stellaires les plus anciennement observés et documentés par les civilisations humaines. Leur visibilité à l’œil nu, leur alignement compact et leur aspect esthétique les ont rendues centrales dans de nombreuses cultures. On retrouve leur mention dans les textes astronomiques et mythologiques dès l’Antiquité.
Les Mésopotamiens les désignaient sous le nom de Mul.MUL, l’« amas des étoiles », dès le IIe millénaire av. J.-C. En Grèce antique, elles apparaissent dans les écrits d’Homère et d’Hésiode, notamment dans Les Travaux et les Jours, où leur lever et coucher héliaque servaient de repère pour les cycles agricoles.
Dans la culture chinoise, les Pléiades appartiennent à l’astérisme des « Cheveux de la Femme de l’Ouest » (昴 mǎo), un marqueur saisonnier utilisé dans les calendriers lunisolaire anciens. Chez les Maoris de Nouvelle-Zélande, elles sont connues sous le nom de Matariki et marquent le début de la nouvelle année.
En astronomie occidentale, Galilée fut le premier à observer les Pléiades au télescope au XVIIe siècle. Il dessina une carte révélant plus de 30 étoiles invisibles à l’œil nu. Plus tard, Charles Messier les enregistra sous le numéro 45 de son catalogue (M45), bien qu’elles ne soient pas des objets cométaires. À la fin du XIXe siècle, Edward Charles Pickering mit en évidence leur spectre typique des étoiles chaudes.
Ce n’est qu’au XXe siècle, avec la photographie et la spectroscopie moderne, que l’on comprit leur nature véritable : un amas ouvert d’étoiles jeunes, formé dans un nuage moléculaire géant. Les missions spatiales comme Hipparcos, puis Gaia, ont depuis permis de mesurer avec précision leurs distances, mouvements propres et structures internes.
Aujourd’hui encore, les Pléiades jouent un rôle fondamental dans l’étalonnage des modèles d’évolution stellaire. Leur proximité (environ 444 années-lumière) et leur jeunesse (100 Ma) en font un laboratoire céleste privilégié pour comprendre la formation et la dynamique des amas ouverts.
Culture | Nom local | Signification / Usage | Époque |
---|---|---|---|
Mésopotamienne | Mul.MUL | Nom collectif pour "amas d'étoiles" ; calendrier agricole | ~2000 av. J.-C. |
Grecque | Πλειάδες (Pleiádes) | Sept sœurs mythologiques, repères agricoles et maritimes | ~700 av. J.-C. |
Chinoise | 昴 (Mǎo) | Astérisme saisonnier, partie du zodiaque chinois | ~1000 av. J.-C. |
Japon | 昴 (Subaru) | Nom moderne, symbole d’unité et d’harmonie | Antiquité à aujourd’hui |
Māori (Nouvelle-Zélande) | Matariki | Marque le Nouvel An lunaire ; célébration rituelle | Tradition orale millénaire |
Amérindiens (Navajos, Lakotas...) | Différents noms | Symboles spirituels, légendes de chasseurs ou de jeunes filles | Traditions ancestrales |
Arabe | Al-Thurayya | Référence dans la poésie et la navigation | Moyen Âge |
Européenne moderne | Pleiades / M45 | Catalogue de Messier ; observations télescopiques | XVIIe siècle à aujourd’hui |
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