Le Soleil est une étoile dynamique dont l'activité varie selon des cycles magnétiques d'environ 11 ans, appelés cycles solaires. Ces cycles engendrent des phénomènes intenses, notamment les éruptions solaires, qui sont des libérations brutales d'énergie magnétique dans la basse couronne solaire. Ces événements affectent l’environnement spatial proche de la Terre et influencent le climat spatial.
Le cycle solaire correspond à la variation périodique de l'activité magnétique du Soleil, se manifestant principalement par l'apparition et la disparition des taches solaires. Cette périodicité d'environ 11 ans correspond à un renversement complet du champ magnétique solaire, soit un cycle magnétique complet de 22 ans.
Cette dynamique est expliquée par la théorie dynamo, un mécanisme physique couplant la convection turbulente et la rotation différentielle du plasma solaire pour générer et entretenir le champ magnétique. Le modèle alpha-omega décrit cette génération :
L'équation fondamentale gouvernant l'évolution du champ magnétique \(\mathbf{B}\) dans un fluide conducteur est l'équation d'induction magnétique de MHD (magnétohydrodynamique) : $$ \frac{\partial \mathbf{B}}{\partial t} = \nabla \times (\mathbf{v} \times \mathbf{B}) + \eta \nabla^2 \mathbf{B} $$ où \(\mathbf{v}\) est la vitesse du plasma et \(\eta\) la diffusivité magnétique.
Les éruptions solaires résultent d'une instabilité magnétique provoquant une libération rapide d'énergie magnétique stockée dans la couronne solaire. Ce stockage se fait par le tressage et le cisaillement des lignes de champ magnétique au-dessus des taches solaires, entraînant une configuration magnétique non potentielle.
Le processus physique clé est la reconnexion magnétique, une réorganisation topologique rapide des lignes de champ qui convertit l'énergie magnétique en énergie cinétique, thermique et radiative.
La reconnection peut être décrite par le modèle classique de Sweet-Parker ou par le modèle de Petschek, plus rapide et plus compatible avec les observations. L'équation de base pour la reconnection est liée à l'équation d'induction avec la résistivité effective locale augmentée : \( E = \eta J \) où \(E\) est le champ électrique induit et \(J\) la densité de courant intense localisée dans la région de reconnection.
La libération d'énergie peut atteindre jusqu'à \(10^{25}\) joules sur quelques minutes, générant des émissions dans tout le spectre électromagnétique, de la radio aux rayons X et gamma.
Une éruption solaire puissante peut donc, pendant une seconde, approcher 1/40e de la puissance totale du Soleil, concentrée localement. C’est près de 3 milliards de milliards de kWh. À titre de comparaison, la consommation annuelle d’électricité mondiale est d’environ 2,3×1014 kWh. Donc \(10^{25}\) J représente plus de 10 000 fois cette consommation.
Paramètre | Valeur typique | Unité | Référence |
---|---|---|---|
Énergie libérée | \(10^{22}\) à \(10^{25}\) | Joules | Emslie et al. 2012 |
Durée de l’éruption | Minutes à heures | - | Fletcher et al. 2007 |
Température coronal atteinte | 10 à 30 | MK (millions K) | Aschwanden 2004 |
Vitesse des éjections coronales | 100 à 3000 | km/s | Gopalswamy et al. 2009 |
Flux de rayons X | \(10^{-6}\) à \(10^{-3}\) | W/m² (au niveau de la Terre) | NOAA Space Weather Prediction Center |
Sources : Emslie et al. (2012), Fletcher et al. (2007), Aschwanden (2004), Gopalswamy et al. (2009), NOAA SWPC.
Ces phénomènes influencent le vent solaire et peuvent provoquer des tempêtes géomagnétiques en perturbant la magnétosphère terrestre, affectant les satellites, réseaux électriques et communications.
Événement | Année | Conséquences | Références |
---|---|---|---|
Blackout au Québec | 1989 | Coupure totale de courant pour 6 millions de personnes pendant 9 h. Transformateurs endommagés. | Boteler et al. (1998) |
Événement de Carrington | 1859 | Pannes de télégraphes, chocs électriques, incendies, aurores jusqu’aux tropiques. | Cliver & Dietrich (2013) |
Tempêtes d’Halloween | 2003 | Satellites perturbés, GPS et communications affectés, vols aériens détournés. | Pulkkinen et al. (2005) |
Éruption manquée de 2012 | 2012 | Une CME de type Carrington n’a pas frappé la Terre, mais a été observée par STEREO-A. | Baker et al. (2013) |
Défaillance GPS WAAS | 2011 | Service d’augmentation GPS interrompu plusieurs heures, affectant la navigation aérienne. | NOAA SWPC |
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