Le 11 août 1999, une éclipse solaire totale a captivé l’Europe, la Turquie et l’Inde. Ce phénomène rare survient lorsque la Lune s’interpose exactement entre la Terre et le Soleil. L’ombre projetée par la Lune sur la surface terrestre a plongé temporairement certaines régions dans l’obscurité diurne. L’éclipse débuta au large des côtes canadiennes et traversa l’Europe occidentale jusqu’à l’Inde. En France, elle fut totale pendant environ 2 minutes, avec un maximum d’occultation près de Reims à 12h23 UTC. Cet événement fut le dernier de cette intensité du XXᵉ siècle visible depuis l’Europe continentale.
N. B. : La prochaine éclipse totale qui passera en Europe aura lieu le 3 septembre 2081. La bande de totalité aura un parcours un peu plus au sud et plus large que celle-ci. L'ombre traversera la France, la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche, la Slovénie, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie, la Syrie, l'Irak, l'Iran puis l'Océan Indien, pour finir entre les iles de Sumatra et de Java.
Une éclipse solaire se produit uniquement lors d’une nouvelle lune, lorsque le Soleil, la Lune et la Terre sont pratiquement alignés sur le plan de l’écliptique. En raison de l’inclinaison orbitale de la Lune (5,1° par rapport au plan de l’orbite terrestre), ces alignements sont exceptionnels. Le diamètre apparent de la Lune peut suffire à occulter totalement le disque solaire : c’est une éclipse totale. La zone d’ombre lunaire, étroite, traverse la surface terrestre à plusieurs milliers de kilomètres par heure. Cette ombre, appelée ombre umbrale, est entourée d’une région plus large de pénombre où l’éclipse est partielle. Les calculs prédictifs d’une éclipse font intervenir la mécanique céleste, le cycle de Saros (~18 ans) et la dynamique des orbites elliptiques.
L’éclipse solaire du 11 août 1999 offrit une occasion précieuse pour observer la couronne solaire, invisible en dehors de ces événements. Le refroidissement rapide de l’air ambiant, le silence des oiseaux, et la baisse de luminosité rappellent la complexité des interactions entre les objets célestes et leurs effets sur notre environnement. D’un point de vue scientifique, des mesures de température, de radiation, et d’activité ionosphérique furent menées en temps réel. Ce phénomène fut aussi massivement observé par le public et médiatisé, soulignant son impact culturel autant que scientifique.
C’est une coïncidence remarquable de la mécanique céleste : le Soleil est environ 400 fois plus grand que la Lune, mais il est aussi environ 400 fois plus éloigné de la Terre. Ainsi, leurs diamètres apparents vus depuis la Terre sont presque égaux (environ 0,5 degré ou 30 minutes d’arc).
La formule du diamètre apparent est : \[ \theta \approx \frac{D}{d} \] où \( D \) est le diamètre réel et \( d \) la distance à l’observateur.
- Pour le Soleil : \( D = 1.39 \times 10^6 \) km, \( d = 1.496 \times 10^8 \) km → \( \theta_{\text{Soleil}} \approx 0.0093 \) rad.
- Pour la Lune : \( D = 3.474 \times 10^3 \) km, \( d = 3.844 \times 10^5 \) km → \( \theta_{\text{Lune}} \approx 0.0090 \) rad.
Ces valeurs expliquent que la Lune peut masquer parfaitement le Soleil, permettant ainsi des éclipses totales ou annulaires selon sa distance à la Terre (périgée ou apogée).
La Lune s’éloigne lentement de la Terre, à raison d’environ 3,8 cm par an, à cause des effets de marée. Cette dérive orbitale fait que dans quelques centaines de millions d’années, la Lune apparaîtra trop petite pour masquer complètement le Soleil. Les éclipses totales disparaîtront au profit des éclipses annulaires.
Nous vivons donc une période exceptionnelle dans l’histoire géologique, où les conditions orbitales permettent des éclipses totales, des événements à la fois rares, spectaculaires et chargés de signification scientifique.
Les Grains de Baily sont visibles, non pas sur une éclipse de Lune mais lors d'une éclipse de Soleil par la Lune. Pendant une éclipse annulaire du soleil on peut observer ce phénomène appelé, les Perles de Baily. Ce phénomène est dû à la topographie de la surface de la lune (présence de montagnes, cratères, vallées,... ). Il a été décrit de façon éclatante par Francis Baily (1774-1844) qui a noté ce phénomène en 1836.
Ces écorchures de la Lune par la lumière du Soleil pendant une éclipse solaire permet aux perles de lumière du soleil de briller par endroits et pas à d'autres. On connait parfaitement les irrégularités du profil lunaire et les astronomes peuvent calculer en avance l'apparition des perles sur l'éclipse. Les perles de Baily apparaissent brièvement pendant quelques secondes sur le chemin de l'éclipse. Leur durée est, près des bords de 1 à 2 minutes. Le Flash Rouge, apparait juste après la vision des grains de Baily. Ce passage très bref colore de rose vif la couronne solaire.
La couleur rouge est due à la raie alpha de l'hydrogène qui rayonne dans cette longueur d'onde. L'anneau de diamant ou diamant d'Airy est la dernière portion du soleil se découpant derrière le disque noir de la lune. A ce moment là, cette image ressemble à une bague ornée d'un diamant brillant de ses mille feux. Il a lieu juste avant ou juste après l'éclipse totale.