Homo Neanderthalensis ou l'homme de Néandertal a vécu en Europe et en Asie, il y a environ 250 000 ans puis il a disparu, il y a environ 28 000 ans. Depuis les années 1960, les archéologues et paléoanthropologues ont mis à jour des indices qui montrent un être robuste avec un cerveau volumineux et bien adapté à son milieu. C'est la première "espèce humaine" disparue. L'homme de Néandertal a été découvert dans la vallée de Neander (Neandertal) située entre Düsseldorf et Wuppertal en Allemagne. C'est dans la grotte de Feldhofer en aout 1856, que des ouvriers découvrent des ossements et un fragment de crâne, alors qu'ils exploitent une carrière. Charles Darwin ne publie sa théorie sur l'origine des espèces par la sélection naturelle, qu'en 1859. En 1886, deux squelettes sont découverts dans la Grotte de Spy en Wallonie (Belgique) et en 1908, on découvre la sépulture de l'Homme de la Chapelle-aux-Saints en Corrèze (France). Après ces deux découvertes, la communauté scientifique annonce l'existence d'une nouvelle espèce humaine, l'Homo Neanderthalensis. Mais il faudra un siècle à la communauté scientifique pour admettre que l'homme de Néandertal était un homme d'une grande richesse culturelle. L'homme de Néandertal fait l'objet de nombreux débats, en particulier celui de savoir s'il représente une sous-espèce de l'espèce Homo sapiens ou une espèce indépendante. Cette lignée éteinte a pu mélanger son patrimoine génétique avec l’homme actuel car deux sous-espèces peuvent se croiser et avoir une descendance fertile, alors que deux espèces différentes, en théorie, ne le peuvent pas. Les nombreuses études paléoanthropologiques des ossements ne permettent pas de se prononcer clairement sur la classification de l'homme de Néandertal. | | Cependant les analyses d'ADN d'ossements de Néandertaliens et d'Homo sapiens indiqueraient une séparation des lignées pendant 500 000 ans. Peut-être ont-ils eu un ancêtre commun l'Homo Erectus qui vivait il y a 500 000 ans. La séquence d'ADN entre - 29 000 et - 42 000 ans, au moment où Néandertal cohabite avec Homo Sapiens, montre la disparition progressive de certains génotypes, et l'appauvrissement génétique de l'espèce. Une autre hypothèse est envisagée selon laquelle les Néandertaliens auraient contribué au génome des populations d'humains modernes non africaines. Les Néandertaliens se sont adaptés peu à peu au climat plus froid de l'Europe mais de nombreux autres facteurs ont également dû intervenir. Son squelette montre entre autre, une corpulence massive et robuste, la présence d'un épaississement osseux au-dessus des orbites, un front fuyant, un cerveau volumineux, des orbites hautes et une cavité nasale large. Les Néandertaliens disparaissent progressivement au moment où des groupes d'Hommes de Cro-Magnon quittent le Proche-Orient pour l'Europe, il y a environ 40 000 ans. Les Hommes de Néandertal et les Hommes « modernes » ont probablement cohabité pendant plusieurs millénaires, cependant nous n'avons pas de traces de morts violentes ou de traces de cohabitation prolongée sur un même territoire. Il est possible aussi que la population néandertalienne rousse et blonde se soit diluée par introgression dans la population noire des Homo sapiens venue d'Afrique, hypothèse envisagée pour expliquer sa disparition. Les modélisations développées par l'anthropologue Michel Barton et son équipe montrent également que, selon les lois de la génétique des populations, même un faible échange de gènes suffit à amener ce résultat (Sapiens - Neandertal, Science & Vie n° 1134, mars 2012). | | Image : Depuis la nuit des temps, l'être humain essaie de conjurer son angoisse de la mort et des espaces infinis en expliquant le monde qui l'entoure par les actions des esprits et des dieux. L'homme de Néandertal (-250 000 à -28 000 ans) s'expliquait l'univers par les esprits, l'esprit Soleil, l'esprit Lune, l'esprit des étoiles et tout lui était familier, à la mesure de son angoisse. Photo du film de 2010, AO le dernier Néandertal. |
Le métissage entre l’homme de Néandertal et l’homme moderne se précise. Les anthropologues ont découvert une preuve supplémentaire d’un métissage entre l’homme de Néandertal et l’homme moderne. L’étude, cosignée par Sylvana Condemi de l’université d’Aix-Marseille, a été publiée dans Plos One, le 27 mars 2013. Ce sont les os d’un Néandertalien exposés au Muséum d’histoire naturelle de Vérone qui ont permis cette conclusion. Une mandibule vieille de 35 000 ans, mise à jour en 1957, à Riparo Mezzena dans une grotte Italienne a été analysée par les anthropologues pour conclure à un métissage entre l'homme moderne et l'homme de Néandertal. Les anthropologues ont d'abord vérifié qu’elle appartenait bien à un Néandertalien et cette mandibule a bien toutes les caractéristiques morphologiques d’un homme de Néandertal. Les chercheurs ont ensuite réussi la prouesse d'extraire du collagène de la mandibule pour analyser l’ADN mitochondrial. Ces molécules génétiques sont transmises exclusivement par la mère et elles montrent qu'elles appartiennent bien à un homme de Néandertal. | | Cependant il semble que le menton néandertalien a une parenté avec celui de Homo sapiens, d'autant plus que qu'à la même époque les hommes modernes existaient déjà et certains vivaient pas très loin du site de la découverte, à seulement 20 km de la grotte de Fumane. D’autres mâchoires néandertaliennes découvertes un peu partout en Europe montrent aussi cette singulière similitude du menton. L'hybridation entre les deux bipèdes se précise de plus en plus depuis 2010 date à laquelle une équipe de chercheurs (Max Planck institute for Evolutionary Anthropology) a montré que 4 % du génome humain était identique aux Néandertaliens. Image : Comparaison d'un crane d'homme moderne (à gauche) et d'un homme de Néandertal (à droite) provenant du Muséum d'histoire naturelle de Cleveland. Crédit : hairymuseummatt. Dr Mike Baxter. | | |