Il y a environ 4,57 milliards d’années, une instabilité gravitationnelle dans un nuage moléculaire géant – principalement composé d’hydrogène et de poussières interstellaires – a initié l’effondrement de la matière. La compression progressive a provoqué l’élévation de la température et de la pression au centre de cette protoétoile. Lorsque la température a dépassé 10 millions de kelvins, la fusion thermonucléaire des noyaux d’hydrogène en hélium a débuté via la chaîne proton-proton. Ce processus exothermique a libéré une énergie suffisante pour contrebalancer la gravité : le Soleil était né.
Le Soleil convertit chaque seconde environ 564 millions de tonnes d’hydrogène en 560 millions de tonnes d’hélium. La différence de 4 millions de tonnes est transformée en énergie selon l’équation relativiste \( E = \Delta m \cdot c^2 \), soit environ \(3,8 \times 10^{26}\) watts. Cela représente 3 800 milliards de fois la puissance cumulée des 439 réacteurs nucléaires mondiaux recensés en 2011. Ce flux énergétique est responsable de la structuration thermique de tout le Système solaire, en maintenant les planètes dans des zones d’habitabilité distinctes.
À 150 millions de kilomètres, la Terre ne reçoit qu’un infime 2 milliardièmes de cette énergie, mais cela suffit à maintenir une température moyenne globale de 15°C, essentielle à la vie.
Depuis sa naissance il y a 4,57 milliards d’années, la puissance rayonnée par le Soleil n’est pas restée constante. Les modèles d'évolution stellaire indiquent qu’une étoile de type naine jaune, comme le Soleil, voit sa luminosité croître lentement mais continûment en raison de la transformation progressive de l’hydrogène en hélium dans le noyau, ce qui augmente la température centrale et le taux de réactions de fusion.
La luminosité solaire augmente en moyenne d’environ 10 % par milliard d’années. Ainsi, à sa formation, le Soleil ne rayonnait qu’environ 70 % de sa puissance actuelle, soit :
Cette augmentation graduelle a un impact direct sur le climat terrestre. À l’échelle géologique, elle est soupçonnée d’avoir modifié le bilan radiatif de la Terre depuis l’Archéen, influençant l’évolution de l’atmosphère et de la biosphère. À long terme, ce réchauffement progressif rendra la surface terrestre inhabitable bien avant la fin de vie du Soleil.
Le Soleil est une sphère de plasma dont la composition massique est dominée par l’hydrogène (74 %) et l’hélium (24 %), le reste étant constitué de métaux au sens astrophysique : oxygène, carbone, fer, néon, etc. Dans le cœur, la température atteint 15 millions de kelvins et la densité environ 150 g/cm³. L’agitation thermique y est telle que les électrons sont arrachés aux noyaux atomiques, formant un plasma parfaitement ionisé. Une partie de la matière coronale s’échappe en continu sous forme de particules chargées – électrons et protons – constituant le vent solaire, qui se propage à des vitesses de 300 à 800 km/s.
En interagissant avec la magnétosphère terrestre, le vent solaire induit des courants de particules énergétiques qui pénètrent les couches atmosphériques polaires. Ces interactions excitent les molécules d’azote et d’oxygène, produisant les aurores boréales et australes, principalement dans des longueurs d’onde verte (557,7 nm), rouge (630,0 nm) et bleue. Les comètes, quant à elles, révèlent la direction du vent solaire via la formation d’une queue ionique, toujours orientée à l’opposé du Soleil.
Actuellement en phase de séquence principale, le Soleil produit son énergie par fusion de l’hydrogène en hélium dans son noyau. Cette phase stable durera encore environ 5 milliards d’années. Ensuite, le noyau s’effondrera sur lui-même, entraînant une expansion des couches externes : le Soleil deviendra une géante rouge, englobant probablement Mercure, Vénus et peut-être la Terre. Il finira sa vie sous forme de naine blanche, laissant derrière lui une nébuleuse planétaire. D’ici là, il continuera à alimenter la biosphère terrestre en énergie.